Après avoir titillé les 1.830 $ la semaine dernière, l’or s’est retranché ce vendredi pour terminer la journée à 1.810 $ l’once. Depuis ce matin, le métal jaune recule, il s’échange actuellement autour de 1.805 $. Reste à savoir quelle direction va désormais prendre le métal jaune. Des analystes affirment qu’un facteur clé pourrait soit aider l’or à remonter jusqu’à 1.920 $ l’once, soit initier un mouvement baissier cette semaine qui pourrait envoyer l’or jusqu’à 1.600 $.

Le dollar, la clé pour le métal jaune ?

Ce facteur clé est le dollar américain, a déclaré à Kitco News le responsable du trading matières premières de RJO Futures Daniel Pavilonis. L’or a résisté la semaine dernière en grimpant à près de 1.830 $ l’once malgré un dollar américain plus fort. Mais la direction du billet vert la semaine prochaine pourrait être critique pour l’or, a expliqué Pavilonis.

Un recul du dollar pourrait revigorer le marché de l’or et l’aider à reprendre sa hausse jusqu’à 1.920 $, tandis que des gains supplémentaires du dollar américain pourraient déclencher un mouvement baissier jusqu’à 1.600 $, a-t-il noté.

« Il est piégé sous la ligne de tendance à long terme du DXY. Le dollar américain va soit passer à la hausse, soit reculer. Une baisse du dollar américain serait bonne pour l’or et pourrait être l’impulsion dont nous avons besoin pour atteindre 1.920 $ », a-t-il ajouté.

De plus, l’or reste très sensible au marché obligataire, qui pourrait commencer à connaître des mouvements en raison du discours inflationniste.

« L’or doit commencer à clôturer au-dessus de 1.840 $ pour mettre l’accent sur la hausse. Si les données macroéconomiques américaines restent solides, les taux d’intérêt commenceront à bouger. Et vu qu’ils ont une corrélation inverse avec les marchés des métaux précieux, l’or pourrait être sous pression si ce scénario se matérialise », a précisé Pavilonis.

Pavilonis penche toutefois pour la hausse, s’attendant à un mouvement haussier de l’or vers la fin juillet : « Si nous pouvons clôturer au-dessus de 1.840 $, nous avons de bonnes chances de revenir à 1.920 $. »

Vendredi, l’or a connu des prises de bénéfices, ce qui a fait chuter les prix de près de 1 % sur la journée. Les contrats à terme sur l’or du Comex d’août se négociaient à 1.812,60 $, en baisse de 0,90 % sur la journée.

Après avoir construit un niveau de support au-dessus de 1.800 $ l’once cette semaine, l’or fait face à un niveau de résistance solide à 1.830 $ l’once, a déclaré Everett Millman, expert métaux précieux de Gainesville Coins. « La moyenne mobile sur 200 jours est d’environ 1.830 $. Cela semble être une forte résistance pour l’or en ce moment. Il s’agit également d’un plus haut à court terme », a-t-il expliqué.

Pour compliquer un peu plus les choses, les fondamentaux tirent l’or dans des directions opposées. « Il y a à boire et à manger. L’inflation augmente, mais nous avons également des banques centrales du monde entier qui resserrent un peu la vis. Ces deux dynamiques s’opposent pour clouer l’or sur place », a commenté Millman.

En plus d’être attentif à la direction du dollar cette prochaine semaine, le pétrole reste également un important moteur du marché. « Des prix du pétrole plus élevés signifieraient une hausse de l’inflation, ce qui est positif pour l’or », a ajouté Millman.

Depuis le début de l’année, l’or est en baisse d’environ 4 %. Mais les consolidations des prix et l’environnement macroéconomique favorable pourraient signifier que l’or est prêt à reprendre sa hausse, a indiqué Mike McGlone, stratégiste en chef matières premières de Bloomberg Intelligence.

C’est l’augmentation du ratio de la dette américaine au PIB et l’assouplissement quantitatif continu qui finiront par aider l’or à remonter vers 2.000 $ l’once, a noté McGlone vendredi.

« En baisse d’environ 4 % en 2021 au 15 juillet, et après avoir corrigé près de 20 % par rapport à son record, le métal semble prêt pour reprendre sa hausse. Un catalyseur potentiel pour que l’or franchisse le niveau de résistance de 2.000 $ l’once est un peu de réversion sur le marché boursier et une baisse prolongée des rendements des obligations du Trésor américain depuis le pic de mars, a-t-il déclaré. Nous pensons que l’or est plus susceptible d’approcher le niveau de résistance de 2.000 $ que de se maintenir en dessous du support de 1.700 $ durant le second semestre. Comme les obligations, le métal peut fournir une protection contre une augmentation de la volatilité du marché boursier. »

Chiffres à surveiller

Cette semaine ne sera pas aussi chargée en termes de publication de chiffres, mais il y aura plusieurs choses importantes à surveiller. Demain, les marchés surveilleront les chiffres des permis de construire et des mises en chantier aux États-Unis à partir de juin. Ensuite, les inscriptions au chômage et les ventes de logements existants devraient être publiées jeudi, suivies du PMI manufacturier vendredi.

Un autre événement à surveiller sera la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne jeudi. « La réunion devrait faire la lumière sur la question concernant la nouvelle stratégie afin de savoir si ce n’est qu’une façade et une formalisation de la position bien connue de politique monétaire ou, en fait, un virage vers plus de complaisance et un assouplissement encore plus déterminé de la politique monétaire pour réaliser ce que la BCE n’a pas atteint depuis une décennie : un retour de l’inflation à l’objectif de 2 % », ont précisé les économistes d’ING.

En revanche, il n’y aura pas de commentaires majeurs de la Réserve fédérale avant la réunion de politique monétaire du 28 juillet.

« Nous entrons maintenant dans la période de calme de la FED, lorsque les hauts responsables évitent de parler des perspectives de politique monétaire alors que le calendrier des publications de chiffres est relativement maigre. Nous ne nous attendons donc pas à ce que les mouvements majeurs du marché soient motivés par les flux d’informations macroéconomiques aux États-Unis au cours des prochaines semaines », ont ajouté les économistes d’ING.

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