Après une période de calme presque plat dans les jours qui ont précédé l’élection, la volatilité a refait son retour. Et désormais, les traders ont choisi une direction : la hausse. Hier, les métaux précieux se sont fortement appréciés. Au même titre que les marchés actions, d’ailleurs. Désormais, l’argent est confortablement au-dessus des 25 $ l’once. Au moment d’écrire ces lignes, l’or s’échange juste en dessous des 1.950 $ sur le marché spot.

Or, argent, actions… Tous les prix grimpent

Comment la Bourse et les métaux précieux peuvent-ils s’apprécier de concert alors que l’on connaît le scénario tant redouté par les analystes, à savoir une élection contestée qui risque de s’embourber pendant des semaines ? Ces mêmes analystes expliquent désormais que Wall Street se satisfait d’une victoire à la Pyrrhus de Biden. Sans le Sénat, on devrait retourner à la période de blocage de l’ère Obama, ce qui signifie le statu quo. Ce qui implique que la FED, qui exhortait le Congrès à agir, devra à nouveau faire tourner la planche à billets pour maintenir le bateau à flot. D’où la baisse du dollar – hausse des actions (QE anticipé) et l’appréciation des métaux précieux en résultante de tout ceci.

Cela dit, si la victoire de Biden a beau sembler probable, elle n’est pas encore acquise, que les recours de Trump concernant la « fraude électorale » donnent des résultats ou pas. Il y a peut-être eu des irrégularités. Mais en ce moment, aucune preuve n’a été avancée. Le président sortant n’a pas renforcé sa position en lançant ces accusations quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de vote.

Accusations de fraude électorale, mais aucune preuve avancée

On ne peut pas lancer de telles attaques sans présenter de preuves. Et jusqu’à présent, ces preuves brillent par leur absence. Et ce ne sont pas que les démocrates qui le disent. Chris Christie, qu’on ne peut pas qualifier d’anti-Trump, au contraire, l’a dit publiquement. Larry Hogan, gouverneur républicain du Maryland, a déclaré : « On ne peut pas défendre les commentaires du président de ce soir, qui minent notre processus démocratique. L’Amérique compte les votes, nous devons respecter les résultats comme nous l’avons toujours fait. Aucune élection ou personne n’est plus importante que notre démocratie. »

Le gouverneur républicain de l’Illinois, Adam Kinzinger, s’est montré plus dur encore : « Nous voulons que tous les votes soient comptés, tous les votes légaux, bien entendu. Si vous avez des inquiétudes légitimes concernant des fraudes, fournissez des PREUVES et saisissez un tribunal. ARRÊTEZ de diffuser de la désinformation démythifiée. » (source)

La FED ne change pas sa politique

En raison de ce spectacle politique plutôt pathétique, on en oublierait presque que la FED communiquait hier concernant sa politique monétaire. Comme prévu, elle n’a pas touché à son taux directeur, qui reste à 0-0,25 %. La Banque centrale américaine a indiqué que l’économie continuait de s’améliorer, mais que l’on est encore loin des niveaux d’activité économique et d’emploi d’avant la pandémie.

Et tandis qu’il ne faut rien attendre sur le front des stimulations publiques, Powell a rappelé qu’il était prêt à dégainer à tout moment sa sulfateuse à liquidités en cas de besoin :

« Nos politiques monétaires sont-elles à court de munitions ou d’options ? La réponse est non, je ne le pense pas. Je pense que nous sommes fermement engagés à utiliser les outils puissants que nous avons à notre disposition pour soutenir l’économie durant cette période difficile, peu importe sa durée. Personne ne doit douter de cela. » (source)