Alors que Bitcoin s’est fait sa petite place au soleil et que la cryptodevise se répand, ses limites apparaissent au grand jour. Voici quelques raisons qui expliquent pourquoi cette solution, vous ne l’utiliserez jamais pour payer vos achats au quotidien comme vous sortez du liquide ou vous dégainez votre carte bancaire. Ce qui devait être les armes fatales de Bitcoin sont en train de devenir les plus grands freins à son adoption en tant que moyen de paiement.

Volatile, Bitcoin ? Si ce n’était que ça

Actuellement, on peut lire ici et là que le gros souci qui freine l’adoption de Bitcoin en tant que moyen de paiement de Monsieur et Madame Tout-le-Monde c’est, outre sa technicité, sa volatilité. Payer en Bitcoin signifie ne jamais savoir ce que l’on va payer en euros ou en dollars. Et cela reste les devises dans lesquelles les gens mesurent leur pouvoir d’achat. Mais le problème de la volatilité est loin d’être le plus insurmontable (car, après tout, sur le long terme la volatilité est plutôt en faveur des détenteurs de Bitcoins…). Voici pourquoi.

Bitcoin, transférer de l’argent ou payer « sans aucun frais ou presque » ? C’est fini

Au lancement de la cryptodevise, on nous vantait les frais quasi nuls de transfert. À l’époque, c’était vrai, pour quelques centimes on pouvait transférer n’importe quelle somme à l’autre bout de la terre. Mais aujourd’hui, avec la saturation du réseau et l’explosion de la complexité, on est très loin du compte. J’ai pu le constater ce 8 novembre alors que je souhaitais « sortir » de Bitcoin (j’en ai miné il y a quelques années, par curiosité) : j’ai dû payer 2,5 euros de frais de transaction pour envoyer mes Bitcoins (ou plutôt mon fragment de Bitcoin). Et encore, il s’agissait de l’option du radin, la mise la plus basse… ce qui signifie que j’ai dû attendre. D’où le point suivant.

Bitcoin, des transferts instantanés ? C’est fini aussi

Entre le moment où j’ai transféré mon fragment de Bitcoin et la validation de la transaction par le réseau, il s’est écoulé… environ 40 minutes. En termes d’instantanéité, on a déjà fait mieux… Il est clair que j’aurais pu accélérer les choses en payant des frais de transaction plus élevés, mais cela aurait pris de toute façon quelques minutes. Voici d’ailleurs l’historique des délais moyens de validation des transactions BTC :

Payer en Bitcoins au café ou au supermarché ?

Vous vous imaginez payer un café avec Bitcoin ? C’est-à-dire payer des frais de transaction quasi plus élevés que votre petit noir, en étant peut-être séquestré dans l’établissement le temps que la transaction soit validée par le réseau ? Voici, par un exemple très concret, la preuve que Bitcoin ne sera jamais utilisé en tant que monnaie. Car même si des « forks » visent à accélérer et simplifier le Schmilblick, ces problèmes ne vont qu’aller crescendo vu qu’ils sont inhérents à la technologie.

L’impact environnemental du Bitcoin

Nous pourrions également parler de l’impact environnemental du Bitcoin, nous avons effleuré le sujet lorsque nous avons révélé qu’il faut 10 fois plus d’énergie pour créer un Bitcoin qu’extraire une once d’or. Les supercalculateurs qui font tourner le réseau engloutissent une quantité d’électricité inouïe. Par exemple, hier, on estime que le réseau a consommé 70,5 millions de kilowatts. Bitcoin représente 0,12 % de la consommation mondiale d’électricité.

impact environnemental BTC

Il est déjà mouru, le Bitcoin ?

Est-ce que cela signifie que Bitcoin ne sert à rien ? Non. Il reste intéressant pour transférer de très grosses sommes d’argent, pour faire des paiements substantiels qui n’exigent pas de validation immédiate. Mais c’est surtout en réserve de valeur qu’il reste attrayant… tant qu’il n’est pas banni ou détrôné par un concurrent.

Il faut bien comprendre que d’autres cryptodevises comme Ethereum ont justement été créées pour résoudre une partie de ces soucis. La technologie de la chaîne de blocs n’est donc pas morte, mais elle devra évoluer. On pourrait donc très bien envisager qu’un beau jour, la frénésie qui règne autour de Bitcoin s’empare d’une autre cryptodevise et que la pionnière soit tout simplement mise de côté, comme une vulgaire has been. On peut tout imaginer, qu’elle devienne un objet de collection électronique, une relique numérique… et valoir encore plus cher ! Ou qu’elle soit bannie par les régulateurs.