Goldman Sachs fait partie des optimistes en ce qui concerne l’or en 2020. L’une des raisons qui justifient ce positivisme est la montée en puissance d’une nouvelle doctrine économique qui encourage les déficits publics.
Les discussions à propos de la théorie monétaire moderne sont l’une des raisons derrière la position bullish de la banque américaine. Les adeptes de cette théorie affirment que la dette et les déficits n’ont aucune importance tant que l’inflation reste basse. Les partisans de cette théorie, qui se trouvent principalement à gauche, estiment que les gouvernements doivent profiter des taux bas pour investir dans l’infrastructure et les programmes sociaux afin de doper la croissance et de réduire les inégalités sociales.
Même si les stratégistes de Goldman Sachs ne pensent pas que la théorie monétaire moderne sera exploitée à grande échelle, ils estiment que le simple fait de tenir ce débat peut être suffisant pour générer suffisamment d’inquiétude à propos de la dévaluation de la monnaie et d’une inflation galopante, deux environnements dans lesquels l’or brille de 1000 feux.
« Durant la prochaine récession, nos économistes ne s’attendent pas à voir les gouvernements adopter des politiques monétaires directes. L’inflation devrait rester largement contrôlée », a écrit Mikhail Sprogis, analyste métaux précieux de Goldman Sachs, dans une note de recherche. « Mais cela n’empêchera pas pour autant une hausse de l’or sur fond de crainte de dévaluation si le débat sur la théorie monétaire moderne devient encore plus insistant. »
L’objectif de Goldman Sachs pour l’or sur les 12 mois est de 1600 $ l’once, soit une hausse de 8,5 % par rapport au prix d’ouverture de lundi. Durant les 12 derniers mois, le métal jaune a déjà affiché une solide performance en grimpant de près de 14 %.
L’or connaît habituellement ses meilleurs moments durant les périodes d’incertitudes en vertu de son statut de valeur refuge, ainsi que de réserve de valeur qui protège de l’inflation.
Les incertitudes électorales, un autre adjuvant
L’influence de la TMM est positive pour l’or. Le simple fait de voir davantage de ses partisans dans les halls du congrès ou à la Maison-Blanche pourrait déclencher une ruée vers l’or. Le candidat à la présidentielle Bernie Sanders en fait partie, tout comme d’autres personnalités de gauche telles qu’Ocasio-Cortez. On a déjà pu voir les conséquences de ces craintes de dévaluation. L’or a connu une hausse spectaculaire après 2008 et le début du QE de la FED, qui avait alimenté de telles inquiétudes.
En plus que de la TMM, l’optimisme de Goldman Sachs repose sur l’utilisation de l’or en tant qu’actif qui n’est pas corrélé aux autres (notamment les actions), ainsi qu’un rendement potentiellement supérieur du métal sur celui des obligations.
Il y a également l’élection présidentielle américaine de 2020, qui pourrait créer des turbulences sur les marchés alors que les Américains tentent de départager Donald Trump de son rival démocrate.
« Les incertitudes politiques élevées engendrées par les tensions commerciales permanentes et l’approche de la présidentielle américaine devraient également soutenir l’or en 2020, a écrit Sprogis. Cette incertitude est peut-être la raison principale qui explique pourquoi nous voyons les stocks d’or hors ETF se constituer. Des investisseurs fortunés souhaitent probablement conserver leur or en dehors du système financier. »