Après avoir brandi la menace, les indépendantistes catalans l’ont fait : ils ont proclamé leur indépendance, même si le plus dur du chemin reste à faire vu que personne ne reconnaît la nouvelle entité (à part les mouvements similaires en Corse, en Flandre, en Kabylie… la Finlande pourrait voter bientôt la reconnaissance de la Catalogne, la Slovénie en parle aussi) et que Madrid est bien disposé à maintenir de gré ou de force la mariée dans le couple.

Sur les antennes des médias, on a surtout eu droit à l’avis de spécialistes invoquant le caractère illégal de la décision prise en Catalogne. En bref, vous avez le droit de devenir indépendant, mais uniquement si vous demandez poliment la permission à l’autorité supérieure et qu’on vous l’accorde avec mansuétude. Cette opinion n’a pas manqué de faire réagir Martin Armstrong. Dans cet article, il explique « que la Catalogne est une région autonome du nord-est de l’Espagne dont l’histoire remonte à plus de 1 000 ans. Il s’agit d’une région riche qui dispose de sa propre langue, de son parlement, de son drapeau et de son hymne national. Elle dispose également de ses propres forces de police et contrôle certains de ses services publics.

Historiquement, durant le XIIe siècle, la Catalogne tomba sous le même régime royal que le royaume d’Aragon voisin. La Catalogne fut intégrée à l’Espagne dès la naissance de ce pays au 15e siècle, lorsque le roi Ferdinand d’Aragon et la reine Isabelle de Castille se marièrent. Néanmoins, l’histoire de Barcelonia est bien plus ancienne. Elle remonte à Maximum de Barcelonia qui obtint l’indépendance de la région vers 410 après J.-C. suite à l’effondrement de l’Empire romain.

L’idée que la Catalogne appartient en quelque sorte à perpétuité à Madrid est plutôt étrange. Avant le XVe siècle, l’Espagne n’existait pas. (…) Au XIe siècle, la péninsule Ibérique était divisée en 3 royaumes :

  1. Le califat de Cordoba
  2. Le royaume de Léon
  3. Le royaume de Pampelune et le comté de Barcelone

Historiquement, Barcelone n’a pas été conquise par les Arabes qui ont dominé la majorité de l’Espagne durant le 11e siècle. Depuis cette période, Barcelone a toujours cultivé un sentiment d’indépendance par rapport au reste de la péninsule ibérique.

Pourquoi une telle levée de boucliers contre la Catalogne ? Le 27 octobre 2017, le Parlement catalan a déclaré l’indépendance, à 70 voix contre 10. Cela semble être un vote clairement majoritaire. Il est vrai que ce vote est intervenu après le référendum d’indépendance du 1er octobre 2017, lorsque 90 % des Catalans se prononcèrent pour l’indépendance, mais avec un taux de participation de seulement 43 %. Cela s’explique notamment par l’envoi de troupes afin d’empêcher la tenue du vote. Aujourd’hui, Madrid a convoqué de nouvelles élections après avoir dissous le parlement, en se préparant à tenir des élections truquées… un peu à l’instar de ce qui s’est passé en Crimée avec la Russie. L’Occident sanctionne la Russie pour le recours à de telles méthodes, mais pas l’Espagne ?

La décision de la Cour suprême est invoquée par Madrid afin d’affirmer que la Catalogne n’a pas le droit de faire sécession. C’est clairement une violation des droits humains, c’est d’ailleurs exactement l’argument qui fut utilisé par le roi d’Angleterre contre les indépendantistes américains. Donc je suppose que les États-Unis sont aussi une entité totalement illégale. Il faudrait que quelqu’un prévienne Trump afin qu’ils se préparent à la reddition et à la restitution de son pouvoir à Londres ! »

Il n’est évidemment pas question ici de juger si les Catalans ont raison ou pas, si ces mouvements séparatistes sont positifs ou pas : à travers l’histoire, les États se sont formés et détricotés. Si une majorité régionale souhaite obtenir son indépendance, quels sont les critères à satisfaire pour l’obtenir ? Il serait temps que la communauté internationale définisse des règles claires et nettes pour tous…