Les problèmes de liquidités à court terme aux États-Unis ont fait couler beaucoup d’encre. Comment expliquer ces tensions alors que les réserves restent à des niveaux historiquement élevés ? Selon un article de Reuters, à la base de cet article de Zero Hedge, la responsable serait la JP Morgan. La banque, ayant réduit considérablement ses réserves auprès de la FED, s’est retrouvée dans l’incapacité de prêter, même à du 5 % ou plus.

Oui, les banques européennes sont à l’agonie. Mais en ce qui concerne la crise des repos aux États-Unis, il va falloir trouver un autre coupable. Les statistiques de la FED montrent que les banques européennes ont augmenté leurs réserves, alors que les « désormais très solides banques américaines qui respectent les règles d’endettement prudentielles » selon certains ont vu leurs réserves baisser précipitamment. C’est bien du côté des banques américaines qu’il fallait chercher. Et selon Reuters, c’est la JP Morgan qui s’est retrouvée en difficulté. A vrai dire, ce n’est pas elle qui avait besoin d’argent. Mais l’institution s’est retrouvée dans l’impossibilité de fournir des prêts qu’elle octroyait par le passé.

réserves parquées à la Fed

Selon Reuters, « Le bilan de la JP Morgan est tellement important que certaines banques rivales et analystes affirment que des changements à son bilan pesant pour 2,7 trillions de dollars furent l’un des facteurs expliquant le pic de la demande sur le marché des repos ». Le média a découvert que les réserves de la banque ont baissé de 57 % entre janvier et juin 2019.

Cela explique probablement pourquoi Jamie Dimon a déclaré, après le choc du 16 septembre sur le marché des repos, que la FED avait pris la bonne décision lorsqu’elle avait fourni les liquidités nécessaires aux banques. La JP Morgan n’est pas la seule à avoir réduit ses réserves parquées à la FED. Il s’agit d’une tendance globale, qui est d’ailleurs une conséquence technique du resserrement quantitatif de la FED. Mais aucune autre banque n’a procédé à des retraits d’une telle amplitude.

De tout ceci, on ne peut que conclure que le système financier américain et mondial reste très dépendant de la FED. Son bilan n’est pas prêt de baisser aux niveaux que l’on connaissait avant 2008. En l’absence de conséquences visibles quelques années après les QE, certains en avaient conclu qu’ils étaient justifiés et sûrs. En vérité, ils semblent avoir disloqué de façon durable le système financier. Les banques centrales vont donc devoir continuer les opérations de rafistolage afin d’éviter le pire, qui finira tôt ou tard par se manifester.