À Davos, le conseiller économique de Donald Trump s’est félicité de la baisse du dollar. L’or a aussitôt allègrement franchi les 1350 $ l’once.

Le dollar baisse, les bons du Trésor américain aussi puisque leur rendement monte. La majeure partie des élites de Davos n’ont pas peur d’une avalanche, d’un krach, que ce soit des actions ou des obligations. Elles sont persuadées que les banquiers centraux, habiles pilotes monétaires, sauront ménager un atterrissage en douceur.

« Évidemment, un dollar faible est bon pour nous en ce qui concerne le commerce et les opportunités », a déclaré Steve Mnuchin à Davos*.

Plus que faible, le dollar semble être entré dans un couloir de la mort si l’on en juge l’allure du Dollar index, qui mesure le billet vert face à un grand panier de devises.

dollar index

Si le support de 90 ne tient pas, le Dollar index pourrait plonger à 80.

Mais un dollar faible n’arrange pas tout le monde – notamment les pays fournisseurs à crédit des États-Unis, autrement dit leurs partenaires commerciaux.

Ces derniers continuent à accumuler de l’or. Inde, Turquie, Russie, Chine – quatre pays joliment surnommés « la route de la soie » par Nick Laird de Goldchartsrus.com – sont des gros acheteurs.

or route de la soie

La fine ligne blanche en bas de ce graphique est l’évolution de la production mondiale comparée à la demande mensuelle.

Notez bien que ces pays sont indifférents au cours de l’or exprimé en dollar. L’or a culminé à près de 1900 $ l’once à la fin de 2011 pour ensuite baisser à 1060 $ l’once fin 2015. Même alors, cela n’a pas empêché ces pays d’en acheter.

L’or n’est la dette de personne. L’or est le seul actif monétaire mondial tangible. Cette fois, ce n’est pas différent, malgré le Bitcoin, malgré le désir des banquiers centraux de nous faire croire que le crédit adossé à rien est aussi bon que l’or.

Lorsque la pyramide de dettes commencera à vaciller, lorsque l’idée d’un grand jubilé sera agitée, ceux qui auront de l’or seront moins perdants que les autres. Ceux qui l’auront acquis à bon compte pourraient même s’en sortir gagnants. Car la prochaine crise sera celle de la crédibilité des banquiers centraux et du système monétaire actuel.

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* Bloomberg

Simone WaplerArticle de Simone Wapler, via les Publications Agora.

Simone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l’éclatement de la bulle Internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd’hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers.

Elle a publié « Pourquoi la France va faire faillite » (2012), « Comment l’État va faire main basse sur votre argent » (2013), « Pouvez-vous faire confiance à votre banque ? » (2014) et “La fabrique de pauvres” (2015) aux Éditions Ixelles.