Durant ces dernières semaines, les investisseurs dans l’argent n’ont pas été à la fête. C’est d’autant plus vrai si on est passionné par les métaux précieux. Pourtant, l‘argent a connu une année 2020 exceptionnelle en s’appréciant d’environ 47 % pour enregistrer sa meilleure année depuis 2010. Cela a facilement excédé la performance impressionnante de l’or de 25 %.

Mais la réalité est que jusqu’à présent, en 2021, l’argent a baissé de 9 %. Et pendant ce temps, presque tous les facteurs fondamentaux du marché qui avaient engendré cette hausse sont restés inchangés. Il semble que ces pressions sur les prix de l’argent s’exercent à 2 titres. Tout d’abord, après une année 2020 aussi impressionnante, l’argent devait corriger. C’est souvent ce qu’il se passe durant un marché haussier. La seconde raison est la hausse du dollar américain, probablement alimentée par l’augmentation des taux longs obligataires. Cependant, il est important de considérer que cette tendance suivra également son cours pour s’étioler. Cela pourrait se produire naturellement, ou la FED pourrait intervenir en instaurant un contrôle de la courbe des taux.

Ces rendements plus élevés sont néanmoins le signe d’une montée en flèche des anticipations d’inflation et d’une activité économique en plein boum. Le dollar américain plus fort, qui favorise les importations par rapport aux exportations, n’est probablement pas un résultat voulu par les planificateurs centraux.

La patience est donc la meilleure approche à ce stade. À mon avis, la fin de cette correction de l’argent est proche.

Faites de la volatilité de l’argent votre allié

Dans un rapport récent, les analystes matières premières de Bank of America ont indiqué qu’ils s’attendaient à ce que les prix de l’argent atteignent en moyenne 29,28 $ cette année. Cela est basé sur l’anticipation d’un déficit modeste de l’offre de 281 millions d’onces. Ils soulignent également : « Alors que nous prévoyons un rebond de l’offre cette année, la production devrait rester en deçà des niveaux observés ces derniers temps, notamment parce que les projets miniers en mesure de produire rapidement sont presque inexistants.»

Les initiatives en faveur de l’énergie verte, combinées à des dépenses d’infrastructure massives et à une forte demande d’investissement, devraient mettre en place un prix minimum de l’argent et l’aider à remonter cette année.

Bien que l’argent ait baissé de 9 % en 2021 et ait reculé de 19 % depuis son record d’août à près de 30 $, ce que nous avons connu est en phase avec les corrections historiques d’un marché haussier du métal gris. Les investisseurs doivent s’en accommoder et les utiliser à leur avantage.

Entre 2002 et 2006, l’argent a chuté de 10 % ou plus 4 fois. Puis, entre 2006 et 2011, des corrections plus courtes mais parfois aiguës sont survenues, l’argent chutant de 13 % ou plus à 3 reprises. Il est important de se focaliser sur les évolutions de l’argent après ces corrections. Dans presque tous les cas, il a continué d’établir de nouveaux records.

La performance historique de l’argent en de multiples devises

Comme vous pouvez le voir sur le graphique suivant, au cours des 21 dernières années, l’argent a enregistré un rendement annuel moyen compris entre 8 % (franc suisse) et 16,48 % (yuan chinois). En dollar américain, l’argent s’est apprécié en moyenne de 11,43 % par an.

Bien sûr, cela s’est accompagné d’une volatilité considérable ainsi que d’un certain nombre d’années de baisses. Mais la moyenne mondiale est de +11,93 % par an au cours des 2 dernières décennies. La tendance générale est donc indéniablement à la hausse. Nous sommes dans un marché haussier de l’argent.

Désormais, faisons un zoom arrière pour une perspective à plus long terme.

Si nous tenons compte de l’inflation, à vrai dire d’une « inflation officielle » massivement sous-estimée, alors les prix de l’argent ont culminé à 120 $ en 1980 et autour de 57 $ en 2011. Le prix actuel, proche de 24 $, est toujours bien en deçà de ces niveaux, ce qui laisse supposer qu’il reste encore beaucoup de potentiel haussier pour le métal.

En fait, à 24 $ aujourd’hui par rapport aux 120 $ ajustés à l’inflation en 1980, l’argent est actuellement 80 % moins cher. Et pourtant, les facteurs fondamentaux économiques actuels tels que la dette, les déficits, les dépenses, les taux d’intérêt et les perspectives offre/demande sont tellement plus positifs que le niveau de 120 $ de 1980 est susceptible d’être facilement dépassé.

En analysant l’argent d’un point de vue technique, à mon avis nous avons soit atteint le plus bas, soit nous en sommes proches.

Les niveaux de 23 $ et 24 $ ont servi de support à plusieurs reprises entre la fin septembre et la mi-décembre. Je pense que tout autre creux prendra probablement fin près de 23 $.

Si vous possédez ou avez acheté de l’argent et/ou des actions minières au cours des derniers mois, 2 approches me semblent les plus pertinentes en ce moment :

  • Soit vous ne faites rien si vous pensez avoir une exposition suffisante à ce secteur ;
  • Soit vous renforcez progressivement certaines de vos positions si vous pensez qu’elles sont simplement devenues trop bon marché.

Les investisseurs doivent se focaliser sur la manière d’être correctement positionnés sur ce marché, avec une exposition équilibrée à l’argent physique, aux producteurs d’argent et aux streamers, ainsi qu’aux développeurs et même aux explorateurs argent juniors à indice d’octane élevé. (…)

Le moment est venu d’être un contrarien sur l’argent. L’histoire a récompensé ce positionnement à maintes reprises. L’argent à 100 $ est à portée de main.

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