Stephen Roach, ancien directeur de la banque américaine Morgan Stanley Asia, a affirmé auprès de la chaîne CNBC que le crash du dollar était pratiquement inévitable. Un effondrement qui, selon lui, est lié au déficit budgétaire croissant des États-Unis et à son processus de démondialisation.

L’ère du dollar pourrait bientôt toucher à sa fin, a prévenu l’économiste américain Stephen Roach, ancien directeur de la branche asiatique de la banque Morgan Stanley. Il affirme que l’immense déficit budgétaire américain pourrait mener à un effondrement de cette devise.

«L’économie américaine est depuis longtemps affligée de déséquilibres macroéconomiques importants, à savoir un taux d’épargne intérieur très faible et un déficit chronique des comptes courants», a-t-il expliqué dans une interview accordée lundi 15 juin à la chaîne CNBC.

«Le dollar va chuter très, très fortement. Ces problèmes vont s’aggraver au fur et à mesure que le déficit budgétaire se creusera dans les années à venir», a-t-il ajouté.

Même si le dollar s’est montré stable depuis le début de l’année, même dans un contexte de pandémie, M.Roach estime que sa valeur pourrait chuter de 35% par rapport à d’autres grandes monnaies, et ce d’ici un à deux ans.

La démondialisation

L’économiste a également mentionné une «combinaison mortelle» avec les faibles taux d’épargne, à savoir que «l’Amérique s’éloigne de la mondialisation et s’efforce de se dissocier du reste du monde», en référence à la politique économique de Donald Trump. Il prévient dès lors qu’«un crash est pratiquement inévitable» et qu’il s’agit d’un risque que les investisseurs ne devraient pas ignorer.

«En général, c’est une conséquence négative pour les actifs financiers américains», a-t-il précisé, «cela indique la probabilité d’une inflation plus élevée, car nous importons davantage de produits étrangers plus coûteux, ce qui a un effet négatif sur les taux d’intérêt». Il craint ainsi qu’un krach ne déclenche une crise similaire à celle de la fin des années 1970, durant laquelle les prix avaient fortement augmenté alors que la croissance économique était modérée.

Selon lui, même un changement de cap à partir de novembre prochain ne fera pas beaucoup bouger les choses. Il admet d’ailleurs que «les décideurs politiques n’ont jamais eu à faire face à quoi que ce soit de semblable à un tel dérèglement». Pour rappel, la dette nationale américaine a récemment dépassé les 26.000 milliards de dollars, un record absolu.

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