La résilience du secteur du pétrole de schiste américain en a surpris plus d’un. Mais tandis que les cours du brut ont à nouveau plongé, cette industrie fait de nouveau face à des ennuis financiers. Combien de temps Wall Street va-t-il continuer de fournir des liquidités à ce secteur déficitaire ? De nombreux analystes se posent la question.

Pour Irina Slav d’OilPrice.com, « de sujet dont on discutait à voix basse ces derniers mois, on en parle désormais ouvertement : il s’agit de la dette des producteurs de pétrole américain. Certains avertissements ont été lancés : ces entreprises devraient lever le pied de l’accélérateur de la production si elles ne veulent pas provoquer une nouvelle chute des prix, mais la réalité est que c’est impossible vu qu’elles ont des dettes à rembourser.

Alors que les cours internationaux du pétrole sont à nouveau dans une spirale négative, les sociétés productrices font face à un nouveau challenge selon Bloomberg : les porteurs d’obligations ne sont désormais plus optimistes. (…)

L’année dernière, les obligations douteuses de ce secteur ont bondi de 38 % malgré 89 faillites. Mais en juin, elles ont baissé de 2 %. (…) D’après un analyste de Bloomberg intelligence, les obligations du secteur énergétique commencent à s’échanger comme des actions, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour ces entreprises. En théorie, les obligations sont plus stables que les actions. (…) »

Steve St Angelo de SrsRoccoReport.com est quant à lui bien plus explicite :

« Il semble que le secteur du pétrole de schiste américain soit bien parti pour enregistrer une nouvelle année de pertes financières en 2017. Cela ne devrait pas être une surprise vu que ce secteur n’a globalement pas fait de profits depuis 2008. (…)

D’après Nick Cunningham, qui a signé l’article “Wall Street est-il en train de financer la chute du pétrole de schiste » :

« Les investisseurs à la recherche de rendement balancent des liquidités dans des sociétés qui, en réponse, forent de nouveaux puits si bien que la hausse de la production fait du tort à l’ensemble du secteur. Malgré des progrès concernant la productivité, on estime que le secteur sera globalement en trésorerie négative de 20 milliards de dollars cette année alors que le cours du pétrole glisse.

Les investisseurs commencent tout doucement à réaliser qu’ils ne vont peut-être pas empocher de juteux bénéfices en pariant sur un gros rebond du pétrole. Des premiers signaux de retrait de la grande finance apparaissent. »

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