Les gouvernements du monde entier ont dépensé 10 trillions en mesures fiscales afin de répondre à la pandémie de coronavirus et à ses conséquences économiques. Des efforts significatifs supplémentaires sont néanmoins requis : c’est ce qu’a déclaré la patronne du FMI ce jeudi.

De nouvelles estimations suggèrent que plus de 100 millions de personnes pourraient atteindre le seuil de pauvreté extrême en raison de la crise, selon Kristalina Georgieva. Cela effacerait 3 années de progrès dans la réduction de la pauvreté, selon la directrice du FMI.

Le coronavirus a infecté près de 7,4 millions de personnes de par le monde, tout en faisant plus de 415.000 victimes. Cette semaine, la Banque mondiale a prédit une récession mondiale de 5,2 % en 2020, soit la pire contraction depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le FMI va mettre à jour ses prédictions de croissance le 24 juin. Georgieva a déclaré que les chiffres devraient « très probablement » être revus à la baisse par rapport à la contraction de 3 % des prévisions d’avril du Fonds.

Afin de promouvoir une reprise plus inclusive, « des stimulations fiscales plus substantielles » doivent se focaliser sur l’absorption du choc sur l’emploi et la prévention de l’augmentation des inégalités, a-t-elle écrit dans un billet du blog du FMI.

Les investissements doivent se concentrer sur l’amélioration de l’accès aux soins de santé et à l’éducation, le renforcement de la protection du climat et l’élargissement de l’accès des ménages à bas revenus et des petites entreprises à des produits financiers et à la technologie, a-t-elle écrit.

« La crise du Covid-19 fait le plus mal aux personnes qui étaient déjà les plus fragiles. Cette calamité pourrait déboucher sur une augmentation significative des inégalités », a-t-elle indiqué.

Le monde politique doit agir rapidement et délibérément pour promouvoir une reprise plus inclusive. À ce propos, elle a indiqué qu’une nouvelle étude du FMI et de la Banque mondiale montre que l’équité est associée à une croissance plus forte et plus durable.

Convertir les paiements en cash en transferts sur des comptes en banque via les technologies offertes par la fintech et la téléphonie mobile pourrait réduire de 100 millions le nombre d’adultes non bancarisés. Ils sont aujourd’hui au nombre de 1,1 milliard. Les pays financièrement inclusifs ont habituellement une croissance supérieure de 2 à 3 % par rapport aux autres, a-t-elle déclaré.

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