L’or est tout feu tout flamme cette année. Certains investisseurs pensent que le métal précieux est sur le point de faire quelque chose qu’il n’a réalisé que 2 fois depuis la Seconde Guerre mondiale : démarrer un marché haussier majeur.

Le métal s’échange à plus de 1400 $ l’once depuis la première fois depuis 2013. Il enregistre actuellement une hausse de 12 % depuis le début de l’année. Cela représente une progression de plus de 35 % depuis qu’il est passé en dessous des 1100 $ l’once à la fin 2015.

D’un point de vue théorique, un marché haussier se manifeste lorsqu’une hausse de plus de 20 % est enregistrée depuis le plus bas le plus récent. Mais des hausses comme celle à laquelle nous avons assisté ne sont la plupart du temps pas considérées comme un véritable marché haussier. Elles sont plutôt perçues comme un rebond cyclique. Il faudrait que le marché haussier dure plusieurs années et enregistre des gains plus importants pour recevoir cette appellation.

Le métal jaune pourrait continuer sur son élan alors que la FED se prépare à baisser son taux directeur, que l’activité économique américaine ralentit, et ce sans détente sur le dossier du commerce international. Historiquement, la valeur de l’or augmente lorsque la FED baisse les taux vu que cela affaiblit les rendements obligataires et le dollar. L’or est également un actif qui bénéficie des tensions géopolitiques.

« Si notre jugement est le bon concernant le ralentissement de l’économie américaine, la baisse à venir de l’inflation et les rendements qui vont rester bas pendant longtemps, tout cela est bon pour l’or », a déclaré Chen Zhao, stratégiste en chef d’Alpine Macro.

Les investisseurs parient sur un abaissement du taux directeur de la FED à l’occasion de sa réunion des 30-31 juillet. 58,9 % des opérateurs du marché anticipent une baisse de 25 points de base, d’après le FedWatch du CME Group. Les attentes concernant une baisse de 0,5 % sont de 41,1 %.

Cette baisse des taux pourrait s’opérer alors que les décideurs et les investisseurs se font du souci pour l’économie américaine. Le 10 juillet, le président de la FED a déclaré que les investissements ont ralenti aux États-Unis en raison de courants contraires causés par la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine et le ralentissement de la croissance mondiale, qui assombrissent les perspectives de l’économie américaine. Simultanément, l’inflation reste obstinément en dessous de l’objectif de 2 % de la FED.

Cela fait plus d’un an que la Chine et les États-Unis sont engagés dans une guerre commerciale qui a débouché sur la mise en place de milliards de dollars de droits de douane. Les 2 pays ont accepté de redémarrer les négociations le mois dernier. Mais, mardi, le président Trump a déclaré que les 2 parties restaient fort éloignées d’un accord.

En Europe, l’activité industrielle s’est contractée le mois dernier, d’après les chiffres d’IHS Markit. Elle doit faire face à un « environnement économique difficile » en raison des tensions commerciales et des incertitudes politiques. Ce genre de chiffres devrait autoriser Mario Draghi à être plus accommodant. Cet environnement est parfait pour l’or. (…)

Le dernier marché haussier de l’or a eu lieu entre la fin des années 90 et 2011. Le précédent avait démarré à la fin des années 60 pour se terminer en 1980. À chaque fois, le métal jaune a profité de la baisse des taux américains.

Il est également évident que les actions ont bénéficié de politiques monétaires plus accommodantes. En fait, les taux historiquement bas furent l’une des raisons principales de la hausse de la Bourse, la plus longue de l’histoire. Ces mesures ont permis aux entreprises d’emprunter de l’argent moins cher pour augmenter leur chiffre d’affaires ou racheter leurs actions.

Mais selon le fondateur du plus gros hedge fund du monde, Ray Dalio, le moment est peut-être venu de préférer l’or aux actions. Selon lui, les banques centrales sont sur le point de provoquer un changement de paradigme avec le prochain round de QE qui s’annonce. Voir notre article concernant Ray Dalio, l’or et les actions.

Source : CNBC