Les graphiques de l’or et de l’argent affichent des configurations techniques incroyablement positives qu’il est difficile d’ignorer. De plus, de nombreux vents favorables fondamentaux vont l’aider à s’apprécier.

La FED a baissé ses taux jusqu’à zéro et lancé un programme massif d’achats d’actifs illimités. La Banque centrale américaine n’est pas isolée vu que ses collègues de par le monde ont pris des mesures similaires. Pour couronner le tout, Washington vient de passer une 3e loi fiscale stimulante, une mesure historique à 2,2 trillions de dollars. L’argent facile, nous connaissons depuis une décennie, mais, dans de telles proportions, c’est du jamais vu. Le résultat sera probablement une inflation importante dans les mois à venir (ce qui est positif pour l’or et les matières premières).

Alors que l’économie mondiale est en contraction, les devises du monde entier sont dévaluées en même temps, les rendements obligataires américains atteignent des plus bas records. Non seulement cela dope le métal jaune en vertu de ses qualités de valeur refuge, mais aussi monétaires.

Cela signifie que seul l’environnement déflationniste actuel est le vent contraire à court terme qui impacte l’or. Le 9 mars, alors que les marchés digéraient l’annonce de la guerre du pétrole déclarée par l’Arabie saoudite, j’étais l’invité de Fast Money sur CNBC. J’avais expliqué que ce n’était pas le moment d’acheter de l’or (à l’époque, il était près des 1 700 $). En raison de l’épidémie de coronavirus et de la chute des cours du brut, nous étions entrés dans un environnement déflationniste. La semaine suivante, l’or baissait jusqu’à 1 453 $.

Si vous revenez en arrière jusqu’en 2008, durant la grande crise financière, l’or avait baissé de 34 % par rapport à son pic précédent avant de constituer un plus bas, l’argent de 60 %. Ils l’ont enregistré en octobre 2008, soit lorsque la FED lançait son premier QE et que Washington introduisait un programme d’achat pour les actifs douteux. La hausse de l’or fut ensuite historique. À son pic de 2011, le cours de l’or avait presque triplé tandis que l’argent avait enregistré une hausse de presque 500 %.

Mais un événement a eu lieu cette semaine. Tout à coup, l’espoir que Donald Trump soit en mesure d’orchestrer une trêve entre l’Arabie saoudite et la Russie est apparu. La hausse du pétrole a conféré à l’or et à l’argent un soutien à court terme. Ce jeudi, les métaux précieux ont été fort demandés, tout simplement parce qu’un pétrole plus haut suggère une inflation croissante.

La hausse de la semaine dernière met le métal jaune en position de s’échapper. Il faudrait que l‘argent suive la même tendance pour que la hausse se matérialise. Comme indiqué sur le graphique ci-dessous, l’or affiche une configuration de type tête et épaules inversées bullish.

En raison des craintes déflationnistes, l’argent a cassé une tendance démarrée en 2001. Cependant, son redressement dessine une configuration en fanion qui est positive. Il faut que l’argent clôture à plus de 15 $ pour qu’il passe à nouveau au-dessus de la ligne de tendance à long terme, mais aussi pour terminer la figure en fanion et ainsi rejoindre l’or dans un cycle haussier.

Source (article de Bill Baruch, de Blue Line Capital)