Cette année, le métal jaune devrait être l’un des actifs les plus performants en raison de l’affaiblissement de l’économie chinoise et de la baisse des taux obligataires. C’est ce qu’a écrit Bloomberg Intelligence dans son rapport de février sur les matières premières.

Les perspectives des métaux précieux sont excellentes en raison de l’environnement macro actuel, selon le stratégiste senior matières premières de Bloomberg Intelligence Mike McGlone.

« Les métaux précieux restent au cœur de la hausse des prix des actifs en raison de la baisse des taux obligataires. La tendance durable de la baisse estimée de la croissance chinoise est alimentée par le coronavirus et la focalisation des États-Unis sur son déficit commercial », a écrit McGlone.

L’impact économique du coronavirus et le ralentissement global de la croissance chinoise rendent McGlone optimiste sur l’or, ce qui n’est pas le cas pour les autres matières premières.

« Une croissance chinoise en décélération est une pièce clé du puzzle macro-économique mondial. L’épidémie de coronavirus est un autre catalyseur qui doit nous pousser à réduire encore plus nos prévisions, a-t-il écrit. L’or et les métaux précieux resteront les matières premières principales à s’apprécier en 2020… La croissance chinoise est en baisse depuis plus d’une décennie… Le souhait des États-Unis de réduire fortement son déficit commercial est un vent contraire pour la plupart des pays qui présentent un excédent commercial », a-t-il ajouté.

Le redressement du cours de l’or n’est encore qu’à ses débuts, selon McGlone. Le métal jaune devrait démarrer un marché haussier cette année.

« Le redémarrage d’un marché baissier global pour les matières premières et d’un marché haussier naissant pour l’or est probable en 2020. À moins que le rythme de la hausse des marchés actions se poursuive, nous pensons qu’il est fort probable que nous assistions à la baisse de la plupart des matières premières et des taux, avec pour exception notable l’or », a-t-il précisé.

L’accord commercial sino-américain a peu de chances d’inverser la décélération de la croissance économique chinoise et mondiale, a également indiqué le rapport Bloomberg.

« Le plongeon des exportations nettes de la Chine vers les États-Unis, la plus importante jamais mesurée, ne devrait pas s’inverser avec la première phase de l’accord entre les 2 pays. Le plus gros obstacle pour les exportations de céréales américaines reste la valeur élevée du dollar », a écrit McGlone.

Les fondations du métal jaune se sont renforcées l’année dernière en raison des baisses des taux de la FED. Celles-ci ayant débouché sur une diminution des rendements obligataires, l’or en a profité pour s’apprécier.

Aujourd’hui, le prochain seuil de résistance majeure pour l’or est à 1 700 $, selon McGlone.

« L’or a clôturé à un plus haut de 7 ans en janvier, surpassant ainsi le pic de 2019. Le plus haut de 1 700 $ que nous avons enregistrés durant le ralentissement économique de 2013 fournit une première zone de résistance initiale, a écrit le stratégiste. Le retour à la moyenne du S&P 500 compléterait le puzzle qui devrait pousser la FED à être plus accommodante cette année. Cela ferait baisser les taux obligataires et grimper le cours de l’or, selon nous. » Source : Kitco

Dites merci aux ETF pour la hausse du prix de l’or

Un autre article de MarketWatch explique que ce sont surtout les ETF or qui ont permis au métal jaune de s’apprécier en 2019. Celui-ci se base sur une note récente de la société de recherche DataTrek qui a mis en exergue que le prix de l’or s’est apprécié de plus de 18 % alors que la demande physique pour le métal a baissé simultanément de 1 % en 2019.

Cette réalité s’explique par le poids du marché de l’or papier sur le cours, mais pas seulement. La hausse des prix a attiré des investisseurs, mais a découragé les consommateurs.

Pendant l’année 2019, alors que la volatilité effarouchait les marchés et que les inquiétudes concernant la croissance mondiale poussaient les investisseurs à se tourner vers les valeurs refuges, les stocks d’or des ETF ont grimpé de 16 % pour atteindre 2 886 tonnes de métal, un record historique.

Les banques centrales de la planète, qui sont de gros acheteurs d’or depuis quelques années, furent un peu moins actives en 2019. Cela dit, cette baisse des achats nets de 0,9 % a engendré des volumes très proches des records historiques. « Les achats de la Russie et de la Chine leur ont permis d’être exposées au dollar sans financer les déficits grandissants de Washington, a déclaré Nicholas Colas, cofondateur de DataTrek. L’or est également une assurance pour leur propre devise, bien sûr », a-t-il ajouté.

Les consommateurs ont fortement réduit leurs achats de bijoux en or, de pièces et de lingots. Cette baisse a plus ou moins compensé les achats des ETF. Alors que les prix grimpaient, les Indiens et les Chinois ont réduit leurs acquisitions.

« La demande des ETF va continuer de peser sur le cours », a ajouté Colas. Avec les économies chinoises et indiennes qui patinent ou qui ralentissent, « ce sera aux investisseurs de reprendre le flambeau de la demande abandonnée par les particuliers. Vu les incertitudes macro actuelles (et les rendements obligataires qui ne cessent de baisser), on peut raisonnablement penser qu’ils le feront ».