Hier, l’or s’est replié de plus de 3 % pour enregistrer un plus bas d’un mois. Ce recul a eu lieu dans un contexte global de déclin de la Bourse en raison des incertitudes planant sur l’adoption de nouvelles mesures de soutien de l’économie américaine. La hausse du dollar a également mis la pression sur les métaux précieux. De son côté, l’argent a plongé de 8,3 % jusqu’à 24,53 dollars.

« En tant que valeur refuge, l’or devrait s’apprécier. Mais on a en quelque sorte assisté à une répétition de ce que l’on a connu durant le printemps, lorsque la Bourse a chuté. Les investisseurs furent vendeurs, peu importe la classe d’actif », a déclaré Bob Haberkorn, stratégiste senior de RJO Futures.

« Il y a tout simplement un déficit d’acheteurs de valeurs refuges. La baisse a eu lieu dans un contexte de liquidation des actions. La vigueur du dollar est un autre vent contraire. »

Les indices principaux de Wall Street ont atteint leur plus bas niveau depuis presque 7 semaines ce lundi. Le dollar index a quant à lui progressé de 0,8 %. Il s’agit de sa hausse quotidienne la plus importante depuis le 19 mars.

« Les chances d’un accord au Congrès avant janvier sur un plan de stimulation sont proches de zéro », a déclaré Tai Wong, responsable du trading des produits dérivés métaux de base et précieux de BMO. « Un retour et une clôture au-dessus de 1.900 $ sont nécessaires pour un répit à court terme. Mais il semble que nous allons devoir tester à court terme les plus bas de la correction, vers 1.863 $. »

Les prix de l’or ont baissé de près de 10 % depuis le record historique enregistré au début du mois d’août. Cela fait des semaines qu’il y a un blocage au Congrès concernant l’ampleur et la forme d’un 5e plan d’aide et de relance qui doit s’ajouter aux mesures à 3 trillions de dollars déjà adoptées.

La hausse de l’or avait été alimentée par ces rounds successifs de stimulations. L’arrêt de ces mesures aux États-Unis, en tout cas pour le moment, semble avoir mis la hausse de l’or en pause, a déclaré Edward Meir de ED&F Man Capital Markets.

Les investisseurs attendent désormais les déclarations des membres du comité de la FED, notamment celles du président Powell, qui témoignera devant des comités du Congrès plus tard cette semaine (source).

Retour des incertitudes sur les marchés

Cette baisse des marchés a été engendrée par le retour des inquiétudes des investisseurs à propos du coronavirus et de la reprise économique. La correction d’hier fut néanmoins différente de celle de septembre, qui fut axée sur les technologiques et les actions de croissance. Cette fois, la baisse a été menée par les cycliques, qui s’étaient appréciées sur fond d’espoir de reprise.

Outre le coronavirus, le décès de Ruth Bader Ginsburg, juge de la Cour suprême, est venu s’ajouter aux sources d’inquiétudes. Les républicains veulent nommer son remplaçant dès maintenant, tandis que les démocrates font pression pour que la nomination ait lieu après l’investiture du futur président des États-Unis (source).

L’élection présidentielle de novembre s’annonce comme l’une des plus indécises de l’histoire. En cas de contestation, ce sera à la Cour suprême de désigner le vainqueur. D’où le débat féroce sur ce dossier entre démocrates et républicains.