Ce mardi, l’or a démarré un mouvement haussier suite à l’avertissement sur les résultats d’Apple en raison de l’épidémie de coronavirus en Chine. Les mesures draconiennes prises par les autorités ont un impact sur l’économie locale. Et en raison de la mondialisation, ces conséquences négatives vont se propager à l’ensemble de la planète. Ce qui n’arrange bien entendu pas les inquiétudes qui régnaient déjà à propos de la croissance future.

Apple est impacté de multiples façons par le coronavirus en Chine. Ses sites de production ont été à l’arrêt pendant une période prolongée, et le redémarrage est plus lent qu’anticipé. La demande locale est également faible alors que de nombreux Chinois sont confinés chez eux, ce qui a débouché sur un écroulement des ventes de détail. Cette épidémie a également touché de plein fouet le moral des ménages, ce qui n’est pas sans conséquence sur la consommation.

En raison de ces mauvaises nouvelles, le dollar a continué de s’apprécier, mais l’or aussi. Au moment d’écrire ces lignes, le métal se prépare à tester le seuil de résistance des 1 590 $. Une correction plus marquée des marchés actions pourrait être le catalyseur qui permettra à l’or de décoller à nouveau, d’après Joni Teves citée par Kitco.

Cette stratégiste métaux précieux d’UBS pense que le métal pourrait pousser jusqu’à 1 600 $ l’once. La véritable question est de savoir pendant combien de temps il pourra tenir ce niveau. À court terme, il faut néanmoins insister sur la résilience du métal. Elle a écrit dans une note :

« En ce moment, la question n’est pas de savoir qui achète de l’or, mais surtout qui en vend, a-t-elle écrit dans son dernier rapport. Si beaucoup d’investisseurs ne sont pas chauds à l’idée de parier sur la hausse au niveau actuel, il n’y a également pas d’appétit pour les positions à découvert, ou pour fermer des positions stratégiques qui ont été établies. Le sentiment est positif, la tendance de fond mise sur la hausse. »

Teves a également relevé que l’or constitue toujours une assurance contre les incertitudes économiques. Et vu qu’il est fortement corrélé de façon négative avec la Bourse et les métaux de base, cela signifie que le métal jaune dispose du potentiel pour s’apprécier au-delà de 1600 $ si les perspectives économiques devaient se détériorer de façon significative.

Actuellement, le plus gros risque qui pèse sur l’économie mondiale est le coronavirus. Il a affecté plus de 71 000 personnes de par le monde, surtout en Chine. Il a fait plus de 1 700 victimes. L’impact global du virus sur la croissance mondiale est encore inconnu à ce jour. La plupart des économistes d’UBS pensent que les conséquences négatives seront confinées au premier trimestre. Sur base de ce scénario, l’or ne devrait pas bénéficier d’un vent favorable au-delà, et pourrait donc ne pas être en mesure de tenir les 1 600 $.

S’il s’agit d’un scénario plausible, on ne peut pas non plus écarter la possibilité de voir la situation s’empirer. Les premiers cas ont été identifiés en Afrique, les mesures de confinement imposées aux bateaux de croisière qui présentaient des cas ont été un échec, selon les autorités américaines.

Pour Wolf Richter, de Wolfstreet, ce n’est que le début. Cela fait des semaines que de nombreux éléments suggèrent que l’économie chinoise est presque à l’arrêt. Ce qui signifie que les entreprises qui dépendent de pièces fabriquées en Chine, autant dire un grand nombre d’entre elles, sont dans l’incapacité de travailler. Les chaînes logistiques sont complexes. S’il est facile de trouver un autre fournisseur pour des chaussures, c’est une tout autre paire de manches dans des secteurs tels que l’automobile ou l’électronique.