Les économistes de l’agence de notation Standard & Poor’s ont averti que l’éventuelle incapacité du gouvernement à éviter une fermeture de ses services publics pourrait faire baisser la croissance de 0,2 % au 4e trimestre, ou d’au moins 6,5 milliards de dollars par semaine de statu quo.
« L’échec quant au relèvement du plafond de la dette serait probablement plus catastrophique pour l’économie que la faillite de Lehman Brothers en 2008. Il effacerait une grande partie des progrès effectués depuis la reprise », a écrit Beth Ann Bovino, économiste en chef pour les États-Unis de Standard & Poor’s dans le rapport intitulé « En cas de fermeture, il y aura du sang ».
Même si les agences de notation pensent que le Sénat approuvera un accord sur le plafond de la dette, ce qui permettrait aux États-Unis de conserver leur note AA+, le rapport de S&P a pour objectif de mettre en exergue l’impact significatif d’une fermeture des services publics alors que les blocages politiques, malgré le contrôle des Républicains de la Maison-Blanche et du Congrès, émaillent la présidence de Donald Trump depuis ses débuts.
S&P affirme que l’effet papillon d’une fermeture des services publics pourrait avoir un impact plus large sur l’économie : fermeture des parcs nationaux, perturbations pour les entreprises privées qui dépendent des contrats publics et baisse possible de la consommation. Les estimations de S&P se basent sur les impacts des fermetures de 16 jours d’octobre 2013 et d’un mois entre 1995 et 1996.
Si le gouvernement devait faire défaut sur l’une de ses dettes, « la contraction soudaine et inattendue des dépenses publiques qui en résulterait pourrait faire baisser les dépenses du gouvernement de 4 % du PIB annualisé. »
De plus, Bovino a suggéré que la stratégie du bras de fer choisie par Trump fait peser de nouvelles incertitudes sur les discussions concernant le plafond de la dette. Trump a menacé, à l’occasion d’un meeting à Phœnix la semaine dernière, qu’il n’y aurait pas d’accord si le financement de son mur à la frontière mexicaine, sa grande promesse de campagne, n’était pas approuvé.
« Parier sur la sagesse du gouvernement américain pourrait être risqué », a-t-elle déclaré.
S&P fut la première et la seule agence de notation à oser toucher à la note impeccable des États-Unis en lui ôtant sont triple A en 2011 suite à l’accord de dernière minute obtenu après l’impasse sur le plafond de la dette. L’agence craignait également que les États-Unis n’avaient pas fait assez pour contrôler leur endettement. »
Article de MarketWatch, publié le 31 août 2017