La performance médiocre de l’or en novembre a fait surgir le spectre du scénario de 2013. À l’époque, des flux sortants énormes de métaux des ETF avaient engendré le plus gros marché baissier du métal jaune de ces 30 dernières années.

Le mois dernier, le GLD s’est séparé de plus de 60 tonnes d’or alors que le métal connaissait son pire mois de ces 4 dernières années. Globalement, ce sont plus de 100 tonnes de lingots qui ont quitté les ETF en novembre, soit la plus grosse baisse mensuelle de l’histoire des ETF.

Si les flux d’or sortants des ETF sont un risque qui continue de peser sur le marché, une société d’investissement estime que la situation actuelle est bien différente de ce que l’on a connu il y a 7 ans.

À l’occasion d’un webinaire tenu par State Street Global Advisors, George Milling-Stanley a expliqué qu’à l’occasion du dernier marché haussier de l’or, le prix avait grimpé en douce de 250 $ pour atteindre 1.000 $ avant la crise financière. Durant la crise de 2008, les investisseurs se mirent à se tourner vers l’or en tant que valeur refuge, ce qui mit de l’huile sur le feu de la hausse. Ce sont ensuite les spéculateurs qui ont pris la vague et ont aidé le métal jaune à s’apprécier de 1.000 $, en 2010, à plus de 1.900 $, en 2011.

« Le dernier marché haussier de l’or fut exubérant, notamment en raison de l’implication des spéculateurs et des investisseurs tactiques qui profitèrent de l’opportunité. La hausse de 2011 n’a jamais été considérée comme étant stable », a-t-il déclaré.

En ce qui concerne le marché haussier de 2020, qui a poussé le prix de l’or à plus de 2.000 $, on a connu une période d’exubérance en août. Mais depuis, le marché a connu une correction saine, selon Milling-Stanley. D’après lui, le métal jaune a l’air bien plus stable qu’il y a 10 ans. Il y a également des raisons fondamentales qui supportent le prix actuel.

Adam Perlaky (recherche du WGC), qui participait lui aussi au webinaire, a quant à lui relevé que l’or continue d’être une valeur refuge attractive alors que les actions s’échangent à des niveaux records et que les rendements obligataires sont à des plus bas historiques. Selon lui, les obligations n’offrent plus la sécurité d’antan.

« Le modèle traditionnel de portefeuille 60/40 (actions/obligations) ne marche plus. Je ne vois pas d’ailleurs comment il pourrait fonctionner à nouveau dans un avenir proche, a-t-il déclaré. La création d’un portefeuille composé d’actifs variés, dont l’or, est la chose à faire. »

Milling-Stanley affirme que selon la recherche de State Street, une allocation à l’or de 10 % est idéale pour les investisseurs qui souhaitent concilier baisse du risque, gestion de la volatilité et rendements optimaux.

Prévision du prix du cours de l’or en 2021

En ce qui concerne sa prévision du prix de l’or pour 2021, Milling-Stanley estime que l’or dispose du potentiel pour atteindre les 2.300 $. « Il n’est vraiment pas difficile d’envisager l’or à 2.300 $, a-t-il expliqué. Vu ce qu’il s’est passé et la direction des politiques monétaires, il ne s’agit pas d’une prédiction outrancière. »

D’après Milling-Stanley et Perlaky, le vaccin contre le coronavirus reste le plus gros risque qui pèse sur le métal jaune l’année prochaine. L’optimisme a gagné les investisseurs durant ces dernières semaines en raison de l’espoir grandissant concernant une reprise économique plus rapide qu’anticipé. Cependant, les 2 analystes ne s’attendent pas à voir les incertitudes se dissiper de sitôt.

« Je ne pense pas que le sentiment en faveur de la prise de risque sera un thème persistant aux États-Unis ou ailleurs dans le monde. Je pense que les investisseurs vont s’intéresser à l’or en tant que valeur refuge » a déclaré Milling-Stanley.

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