L’émotion de la victoire et le goût de la défaite. Les investisseurs dans l’or qui se focalisent sur les marchés occidentaux et la dette gouvernementale ont tendance à ressentir les émotions auxquelles les athlètes professionnels sont abonnés.

Voici un parfait exemple : pendant quelques jours, l’argent métal grimpe pour s’engager dans une tendance qui semble garantir une hausse durable. Mais, en quelques jours ou en quelques heures, il abandonne ses gains tandis que la baisse semble être prête à s’installer.

Observez ce graphique d’apparence positive pour l’or :

Les banques de lingots du monde exercent vraisemblablement le plus de poids sur la découverte du prix de l’or. Elles se focalisent sur l’offre et la demande physique.

Vu que les festivités indiennes d’Akha Teej, dans lesquelles l’or joue un rôle important, ont pris fin le 18 avril et que la demande d’or des joailliers chinois est modeste (l’intérêt se manifestant vers 1320-1300 $ l’once), il est clair que l’or n’est pas vraiment prêt à bondir au-delà des 1370 $ pour démarrer une nouvelle ère dans laquelle il est durablement installé au-dessus de 1400 $.

Certains responsables de la FED ont également suggéré que le rythme de relèvement des taux pourrait être moins agressif que prévu. Cela semble être positif pour le métal jaune, mais les actions dictées par la peur dépendent de la façon dont les taux affectent le risque.

Dans l’environnement actuel, le relèvement modeste des taux soutient le scénario de la prise de risque. Voyez ci-dessous le graphique du dollar par rapport au yen :

Les traders du Forex considèrent que lorsque le dollar est en hausse, nous sommes dans une phase de prise de risque et lorsque le yen est en hausse, nous sommes dans une phase de baisse de la prise de risque, ce qui est correct. Vu la situation financière absolument dingue du gouvernement US, le relèvement agressif des taux par la FED remet sérieusement en question la capacité du gouvernement à se financer. Dans une telle situation, le dollar baisse par rapport au yen et à l’or.

Dans l’immédiat, les gestionnaires pensent que Powell va relever les taux de façon graduelle. Cela les encourage à prendre des risques et à investir dans le dollar, car celui-ci leur rapportera plus en intérêts sans mettre trop de pression sur la capacité du gouvernement à rembourser le capital et les intérêts de sa dette.

L’or a atteint un pic en février alors que les achats de métal jaune pour le Nouvel An chinois atteignaient également un pic. Récemment, un nouveau sommet modeste a été atteint avec les achats d’Akha Teej, tandis que les gestionnaires occidentaux pensent que la FED prend en compte le souci de la dette du gouvernement américain. Ces gestionnaires estiment également que la FED prend en compte les marchés actions.

Sous Greenspan, Bernanke et Yellen, la FED s’en est toujours soucié. Je ne pense pas que Powell pense aux conséquences de ses actions sur le gouvernement dépensier ou sur les vampires de Wall Street qui ont besoin de la politique des taux bas pour soutenir leurs programmes de rachat d’actions. Voyez le graphique obligataire clé ci-dessous :

Ce graphique me porte à croire que la FED va devenir bien plus agressive sur le front des taux, que l’inflation va augmenter de façon conséquente. La situation actuelle correspond au calme avant la tempête.

Je m’attendais à ce que Trump instaure de nouveaux droits de douane, il l’a fait. La plupart des investisseurs se soucient de savoir si c’est positif ou négatif pour la croissance au lieu de se poser la question de savoir s’ils sont inflationnistes. Je n’avais pas anticipé les sanctions qui ont été infligées à la Russie par les États-Unis, mais cela ne me surprend pas non plus.

La raison est simple : la plupart des gouvernements préfèrent recourir de façon abusive au bâton plutôt qu’à la carotte. Quoi qu’il en soit, les sanctions sont là et elles sont inflationnistes. Selon moi, les sanctions ne sont rien d’autre que des droits de douane agressifs.

La tendance devrait se poursuivre alors que les gouvernements, en particulier celui des États-Unis, sont à la recherche de nouvelles sources de revenus pour rembourser leur dette tandis que l’inflation et les taux augmentent. (…)

Tout comme pour l’or et l’argent métal, je ne me fais pas de soucis concernant les évolutions des prix des actions minières. Elles sont nombreuses à avoir connu une hausse impressionnante récemment, tout en étant au-dessus de leur plus haut de février. Une correction est normale tout en étant attendue alors que le pic de la demande des festivités majeures de Chine et d’Inde est passé et que la FED est en train de prendre des décisions cruciales.

L’augmentation du pouvoir d’achat des Chinois et des Indiens par rapport à l’offre limitée de l’or extrait par les mines est le facteur principal qui soutiendra la hausse des prix du métal. Durant ce processus, il n’y aura pas de mouvements brusques. C’est en cours et incessant. Les politiques inflationnistes d’un gouvernement américain criblé par la dette et le resserrement de vis de plus en plus agressif de la FED sont les facteurs qui éveilleront l’intérêt des institutions pour les actions minières alors que l’or franchit les 1400 $ l’once.

Tous les facteurs fondamentaux sont en place pour créer une inflation significative et des problèmes de financement pour les pays occidentaux. Ces facteurs contribueront également à soutenir durant un bon bout de temps l’augmentation du pouvoir d’achat en Asie. La patience et la rationalité sont les seules choses dont ont besoin les investisseurs censés qui veulent se constituer un patrimoine significatif et durable grâce au marché haussier à venir de l’or. Il s’agit du meilleur moment de l’histoire pour investir dans la classe d’actif des métaux précieux, et la situation est plus attractive de jour en jour. »

Article de Stewart Thomson, publié le 24 avril 2018 sur silverdoctors.com