Michael Hartnett, de Bank of America, est de retour avec une nouvelle note controversée, rappelant ses lecteurs qu’il ne « s’agit pas d’un cycle normal » pour une simple et bonne raison : les banques centrales.

Comme l’explique Hartnett, le catalyseur des marchés haussiers du crédit et des actions depuis 2009 fut « les politiques monétaires révolutionnaires des banques centrales » qui, depuis Lehman, « ont baissé leur taux directeur à 679 reprises et acheté pour 14,2 trillions de dollars d’actifs financiers ». Et, une fois de plus, il explique que cette « supernova de liquidités » des banques centrales arrive à sa fin, tout comme « les périodes de retour excessif des actions et des obligations d’entreprises, ainsi que cette période de suppression de la volatilité ».

liquidités des banques centralesAvec toute une génération de traders ayant grandi en opérant sur des marchés planifiés centralement, rares sont ceux en mesure de comprendre les fondamentaux qui les accompagnent. En conséquence, Hartnett écrit que « les marchés risqués continuent de grimper le mur des inquiétudes, défiant les tendances structurelles négatives qui pèsent sur l’industrie financière et narguant les sceptiques nerveux, pour paraphraser Margaret Thatcher : «Retournez votre veste si vous voulez, le marché ne la retournera pas.» »

Pour prouver à quel point ces dernières années furent de la folie sur les marchés, Hartnett nous rappelle qu’il y a à peine 8 mois, la crainte de la déflation de la dette et d’une stagnation séculaire ont poussé les taux à leur plus bas niveau de ces 5000 dernières années.

Bleu : taux courts | Rouge : taux longs

  • Le 11 juillet 2016, le gouvernement suisse aurait pu émettre des obligations de 50 ans à taux négatif de 0,035 %.
  • En 1989, la valeur du Palais Impérial de Tokyo était supérieure à celle de tout l’immobilier californien.
  • En mars 2000, la capitalisation boursière de Yahoo était 25 fois supérieure à l’intégralité de la Bourse chinoise (MSCI).
  • En 2008, les actifs combinés des trois plus grosses banques islandaises étaient 14 fois supérieurs au PIB national.

Que des folies… où que l’on regarde.

Tandis que la manie actuelle s’est presque terminée début 2016, ce fut de nouveau la Chine qui fut responsable de la dernière poussée haussière.

Le marché haussier actuel fut démarré par la Chine, les matières premières et le crédit en février 2016 : depuis, les actions ont grimpé de 31 %, les matières premières de 27 % et les obligations risquées de 23 %. Observez de près les 3 C (Chine, Crédit et Commodities pour matières premières). Nous pensons que les prix des matières premières doivent grimper pour maintenir la surperformance des actions sur les obligations. (…)

Et pourtant, cette période de grande confusion arrive petit à petit à une fin. Ce qui se passera ensuite se déroulera en deux phases : le célèbre trade d’Icare, popularisé par Hartnett il y a quelques mois, qui devrait selon le stratégiste de Bank of America propulser le S&P au-delà de 2500 points et le rendement des Treasuries de 30 ans à 3,5 % avant l’émergence de la prochaine phase de la « Grande Chute ». (…)

Lorsqu’elle arrivera, la FED tentera d’intervenir en abaissant ses taux afin d’empêcher le krach, mais cette fois cela ne marchera pas d’après Hartnett, car après la « Grande chute » s’ensuivront des folies, des paniques et des krachs.

À long terme, nous ne perdons pas de vue qu’il ne s’agit pas d’un cycle normal. « La normalisation de taux au plus bas de ces 5000 dernières années, un plus bas de 70 ans dans les stimulations fiscales des pays du G7, un plus haut de 35 ans dans l’écart de taux entre les États-Unis et l’Allemagne, des valorisations records sur les marchés actions américains VS un plus bas de 75 ans sur les actions bancaires ne peuvent mener à une situation tranquille. (…) »

Les conclusions ?

D’un côté, nous devrions traverser une période dangereuse de manies, de paniques et de krachs alors que les décideurs tentent de normaliser leurs politiques.

De l’autre, la conséquence sera celle dont nous parlons depuis le premier jour, et qui finira tôt ou tard par avoir lieu : une inflation incontrôlée alors que les banques centrales jettent littéralement toutes leurs forces contre le krach géant à venir. Pour engendrer ce que Hartnett qualifie de « surperformance additionnelle des actifs répondant positivement à l’inflation sur ceux répondant positivement à la déflation ».

Comment se positionner ? Les bénéficiaires d’une inflation et de taux en hausse sont nombreux :

  • L’immobilier, les matières premières et les objets de collection. (…)

Mais quelle est sa recommandation la plus chaude ? « Acheter de l’or ».

Article de Zero Hedge, publié le 31 mars 2017