« Plus nous exposons et nous documentons la manipulation des marchés des métaux monétaires par les gouvernements, les banques centrales et leurs agents du secteur financier, plus GATA fait l’objet de rancœurs par ceux qui recommandent les actions minières.

Tout simplement parce que GATA prévient les gens de ce qui les attend lorsqu’ils investissent dans les métaux précieux alors qu’ils sont à la recherche de marchés libres et transparents, ainsi que de liberté pour eux-mêmes.

Les informations fétides qui sont ressorties du tribunal fédéral de New York, et plus particulièrement des données électroniques de Deutsche Bank concernant la manipulation du marché par ses traders et les traders d’autres banques, n’ont pas fait que du bien : dans l’ensemble, ces révélations ont été une défaite pour le secteur minier.

L’analyste et courtier de Toronto Michael Ballanger l’a expliqué dans son bulletin financier hebdomadaire de cette semaine :

« Tant que les régulateurs ne mettront pas fin à ce processus horrible dans le cadre duquel les banques de lingots ont carte blanche pour émettre autant de contrats à terme qu’elles le souhaitent en utilisant l’alibi du hedging, les investisseurs potentiels de l’or diront « non merci, je ne joue pas ». Les interventions, la collusion et les attaques coordonnées des banques comme celles qui ont eu lieu et qui sont détaillées dans les informations communiquées par Deutsche Bank ont eu un effet négatif sur le sentiment. Car si ces révélations créent de la transparence, elles effraient également les investisseurs potentiels. Le raisonnement est le suivant : « waouh, s’ils peuvent s’en sortir en faisant ça, pourquoi investir dans l’or ou l’argent ? »

Les révélations de Deutsche Bank ne la remettent pas uniquement en cause, mais aussi tous les participants récents du « fixing » or et argent de Londres, à savoir HSBC, Bank of Nova Scotia, UBS, Barclays et Société Générale. Mais, apparemment, aucune de ces banques ne fait l’objet d’une enquête pour manipulation de l’or et de l’argent de la part des agences censées faire respecter la loi. Par exemple, il y a trois ans, la CFTC a fermé une enquête longue de cinq ans portant sur la manipulation de l’argent sans trouver de raisons pour intenter une action judiciaire.

Alors que la CFTC peut citer à comparaître et dispose de dizaines d’enquêteurs, elle fut apparemment incapable de découvrir ce que la plainte antitrust de New York a mis au jour.

Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi la CFTC a failli, ou plutôt pourquoi elle n’a pas déployé de gros efforts pour réussir. Après tout, toutes les banques accusées dans les plaintes concernant la manipulation de l’or et de l’argent sont des « primary dealers » des obligations américaines, les associées les plus proches de la FED de New York.

Ce n’est sûrement pas une coïncidence. D’après la FED de New York :

« Les primary dealers » sont des contreparties de trading de la FED de New York dans l’implémentation de ses politiques monétaires. Elles sont également censées faire les marchés pour la FED de New York au nom de ses titulaires en fonction des besoins, et faire des offres au prorata durant toutes les émissions du Trésor à des prix raisonnablement compétitifs. »

L’or et l’argent sont la monnaie. Comme le travail de GATA la montré, les gouvernements les considèrent toujours en tant que tel. Les métaux précieux font l’objet d’un grand intérêt pour les politiques monétaires, avec pour objectif de ne pas les laisser concurrencer efficacement l’argent émis par les gouvernements. Les gouvernements et les banques centrales se moquent bien de voir leurs « primary dealers » faire baisser ces cours, puisque c’est ce qu’ils souhaitent, et qu’ils constituent un écran de fumée pour les interventions des gouvernements et des banques centrales.

Mais si cela explique pourquoi les gouvernements ne poursuivent pas les manipulateurs, comment expliquer le silence de l’industrie minière et de ses représentants, comme le World Gold Council, et ce malgré les preuves de l’affaire Deutsche Bank ? Un niveau suffisant de clameurs et d’expositions devrait pousser les gouvernements et les banques centrales à soit arrêter les manipulations, soit de les faire au moins ouvertement, ce qui détruirait rapidement leur efficacité, comme ce fut le cas avec le London Gold Pool en 1968.

Cependant, les compagnies minières et le World Gold Council agissent comme s’ils étaient la chose des gouvernements qui les détruisent. Les sociétés minières ne se comportent pas comme si elles comprenaient la nature monétaire de leurs produits.

L’absence de défense du secteur minier contre ses prédateurs va même au-delà. Le secteur ne défend même pas les sociétés, comme Seabridge Gold, qui sont systématiquement la cible d’attaques. (…)

Le fait que les produits dérivés peuvent être utilisés pour contrôler les cours des métaux précieux signifie qu’il existe un potentiel haussier énorme lorsque ces manipulations cesseront et que le marché physique prendra le dessus sur le marché papier. Mais tant que les investisseurs accepteront de simples certificats émis par les banques de lingots au lieu du métal physique et que les gouvernements, les banques centrales et leurs agents sont prêts à émettre autant de papier que nécessaire, représentant de l’or imaginaire, les manipulations ne prendront jamais fin. Comme c’est le cas de toute problématique, c’est simplement une question de savoir si les gens sont prêts à unir leurs forces pour agir.

Chris Powell, secrétaire de GATA (Gold Anti-Trust Committee)

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