Depuis l’annonce du résultat de l’élection présidentielle américaine, les taux des obligations américaines ont bondi. Quelle est la raison de cette hausse ? Explications de Richard Turnill de BlackRock.

Des attentes revues à la hausse en ce qui concerne la croissance et l’inflation alimentent la hausse des taux obligataires américains depuis l’élection. Le graphique de cette semaine montre que les explications derrière la hausse actuelle des taux sont assez différentes de celles qui furent derrière la liquidation du marché obligataire de 2013.

Le graphique en en-tête met en exergue les deux facteurs derrière le bond des taux enregistrés durant ces deux périodes. Le premier de ces deux facteurs est la compensation de l’inflation, telle que visible dans les obligations américaines liées à l’inflation (TIPS). Le second est à chercher du côté des taux réels, soit le rendement moins l’évaluation du marché de l’inflation future.

Pourquoi est-ce différent cette fois ?

  • Le bond des taux de 2013 était la manifestation de l’anticipation du fait que la fin des achats d’obligations de la Fed ne permettrait plus de contrôler les taux et qu’une hausse était donc à venir. On s’attendait à ce que ce facteur handicape la croissance et l’inflation à venir, ce qui était une source d’inquiétude quant à la fragilité de l’économie. Ce mouvement alimenté par les taux réels a envoyé le dollar à la hausse, a écorné les actions tout en déclenchant une liquidation des actions et des obligations des marchés émergents.
  • De retour en 2016, la hausse des taux obligataires a été aussi bien alimentée par les perspectives d’inflation que les taux réels. Les craintes de déflation, qui étaient les plus répandues au début de l’année lorsque les cours du brut ont plongé, se sont dissipées. L’anticipation de l’inflation augmente en raison d’une reprise de la hausse des salaires et de la croissance, ainsi que de la probabilité de voir la future administration implémenter un programme de relance. Vu qu’une croissance revue à la hausse et une inflation supérieure peuvent profiter à la croissance des émergents sans impacter la valeur de leur monnaie nationale, les actifs et les matières premières des émergents résistent mieux.

Les investisseurs ne s’attendent pas à une augmentation de la pression sur les prix. Le marché TIPS a intégré une inflation moyenne de 2 % pour la décennie à venir, par rapport aux 2,6 % qui ont précédé le serrage de vis monétaire de la FED. (…) Les derniers changements apportés à notre vision globale de 2017 reflètent cette relance mondiale qui prend de l’ampleur. Nous sommes désormais positifs sur les actions japonaises tout en étant passés neutres sur les titres européens. Nous sommes sous-exposés sur les Treasuries.

Source : article de Richard Turnill, publié sur le blog de BlackRock le 13 décembre 2016

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