La normalisation des relations américano-russes devait être l’un des succès de la présidence de Donald Trump. Au vu des dernières déclarations du Kremlin, c’est plutôt la détérioration qui semble au programme, même si Thierry Meyssan estime qu’il ne s’agit que d’une pièce de kabuki visant à leurrer les alliés des États-Unis et les néocons américains. Si c’est le cas, les Russes sont de très bons acteurs, en témoigne cet article de cnbc.com, qui n’augure rien de bon :

« Les relations entre les États-Unis et la Russie sont dans leur pire période depuis la fin de la guerre froide« , a déclaré le Kremlin ce mardi, alors que le plus haut diplomate américain est arrivé à Moscou pour une visite officielle. Tandis que Rex Tillerson était en route vers Moscou pour une réunion avec son homologue russe Sergueï Lavrov, ce dernier a évoqué “une longue liste de points de friction créés par Washington. »

Vladimir Poutine a été encore plus loin en comparant les accusations américaines d’attaques chimiques en Syrie à la justification de l’invasion de l’Irak. “C’est du déjà-vu”, a déclaré le président russe aux journalistes. “Cela me rappelle les événements de 2003”, a-t-il ajouté. (…)

« Il est clair que les relations américano-russes sont dans leur pire période depuis la fin de la Guerre froide« , a déclaré le ministre des Affaires étrangères russes. “L’administration américaine précédente avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour les exacerber.

En Méditerranée, l’activité des navires de guerre russes n’a plus connu une telle intensité depuis l’Union soviétique, d’après l’amiral de la US Navy Michelle Howard.

Les accusations d’attaque à l’arme chimique par la Syrie et la réponse militaire américaine rapide (59 missiles Tomahawk) n’ont fait qu’exacerber les tensions entre Moscou et Washington. (…) Lavrov espère prendre connaissance de la stratégie de Trump sur toute une série de problèmes de politique étrangère.

“Nous espérons prendre connaissance des plans américains concernant la Libye, qui est aujourd’hui divisée de facto, tout comme l’Irak, en raison de l’intervention militaire de l’OTAN”, a-t-il déclaré via un communiqué.

Quelle est la stratégie pour le Yémen, où des armes américaines sont utilisées pour des bombardements massifs de villes qui provoquent des pertes civiles et exacerbent une catastrophe humanitaire ?”, a ajouté le communiqué. (…)

La Russie est également “très inquiète” à propos de la suggestion récente de Trump affirmant que, si nécessaire, l’Amérique agira seule pour endiguer le problème nord-coréen. (…)

Avant de quitter le sommet du G7 en Italie pour Moscou, Tillerson a clarifié la pensée de l’administration Trump sur la Syrie, signalant que les États-Unis ne voient pas un futur politique pour Assad en Syrie. (…)

Dans des commentaires séparés, Poutine a aussi affirmé que la Russie détenait des informations indiquant que des armes chimiques seraient introduites en Syrie afin de discréditer le régime d’Assad. Il a réitéré son appel en faveur d’une enquête indépendante des Nations Unies.