Plus de 2500 produits vendus dans les supermarchés ont vu leur quantité être réduite durant les 5 dernières années malgré un prix de vente identique : c’est ce que révèlent les statistiques officielles de la Grande-Bretagne.

D’après l’Office for National Statistics (INSEE outre-Manche), les produits qui ont été frappés par cette « shrinkflation » (inflation par la réduction de quantité du produit) concernent une large gamme, allant du chocolat au papier toilette en passant par le café et les jus de fruits. Cependant, ce sont surtout les produits alimentaires qui ont vu leur quantité être réduite. Durant cette même période, entre 2012 et 2017, 614 produits ont en revanche vu leur quantité augmentée.

Ces chiffres laissent à penser que le Brexit a fait bondir cette tendance en raison de l’affaiblissement de la livre sterling. Mais c’est faux. Même si cela a débouché sur l’augmentation du prix d’importation de certains produits, l’ONS a établi que le Brexit n’est pas responsable. (…)

Mark Jones, avocat spécialisé dans l’agroalimentaire du cabinet Gordons, a déclaré :

« La shrinkflation a décollé depuis la récession de 2009 pour fortement monter en puissance depuis. Le rapport de l’ONS le confirme. Dans un contexte de faiblesse économique, les prix des matières premières n’ont cessé d’augmenter durant les 5 dernières années.

Depuis la récession les consommateurs font très attention aux prix. Cela se voit notamment par la croissance impressionnante des magasins hard discount durant ces 5 dernières années. Aucun secteur de la distribution n’a connu une telle croissance. »

Il poursuit :

« Les producteurs et la distribution ne veulent pas augmenter les prix en magasin, mais ils doivent s’adapter à la hausse des matières premières. Réduire la quantité de produit dans l’emballage, que ce soit du papier toilette, du chocolat ou des produits d’entretien n’est qu’une autre façon d’imposer une hausse du prix, mais de façon plus subtile. Combien d’entre nous ont remarqué que la marque Andrex a réduit le nombre de feuilles de 240 à 221 ? »

Source : article du Telegraph, publié le 24 juillet 2017