Afin de restaurer la grandeur de l’Amérique comme il l’a promis, le président Donald Trump et les élus républicains ont décidé de s’engager dans un programme agressif de stimulations économiques tout en baissant simultanément la fiscalité.

Les analystes du budget estiment qu’en conséquence, on devrait assister au creusement de la dette et des déficits de la nation qui emprunte le plus au monde.

Des déficits qui gonflent

Le déficit du budget américain suivait déjà une courbe ascendante en raison d’une population vieillissante et de la hausse du coût des soins de santé. Mais, désormais, il se prépare à décoller.

Après les baisses d’impôts conséquentes de décembre qui devraient réduire les rentrées fiscales fédérales de 1,5 trillion de dollars dans la décennie à venir, l’accord budgétaire signé par Trump vendredi prévoit une augmentation de 300 milliards de dollars du budget de la Défense dans les 2 années à venir.

La Maison Blanche et les élus se sont également accordés sur un programme de 1,5 trillion de dollars visant à moderniser les infrastructures du pays. Dans le cadre de ce plan, plusieurs centaines de milliards pourraient provenir de fonds alimentés par les contribuables tandis que le reste serait fourni par le privé dans le cadre d’un partenariat public-privé. (… Nous passons le petit paragraphe de propagande pro-Obama de l’AFP…)

Après avoir atteint 666 milliards durant l’année fiscale 2017, le déficit budgétaire est bien parti pour atteindre un trillion en 2019, d’après le Comité pour un budget fédéral responsable.

La dette et les investisseurs

À plus de 20 trillions de dollars, soit un montant supérieur à son PIB annuel, la dette des États-Unis est déjà à son plus haut depuis la Seconde Guerre mondiale. D’après JP Morgan Chase, les emprunts du Trésor vont grimper durant l’année fiscale 2018 à 1,4 trillion. Cette somme s’étant élevée à 550 milliards en 2017, il s’agit presque du triple.

William Dudley, président sortant de la FED de New York, a déclaré jeudi que de tels déficits en hausse pourraient faire grimper les taux obligataires, et donc augmenter le coût du service de la dette du gouvernement fédéral.

Mais même avant ces décisions, la hausse naturelle des taux était susceptible de doubler le coût du service de la dette dans les 10 années à venir, selon le Congressional Budget Office.

Le GOP retourne sa veste

Les formules utilisées par les Républicains avant l’élection promouvant l’orthodoxie budgétaire (la falaise fiscale, placement sous séquestre du budget, etc.) sont désormais oubliées.

Le mouvement en faveur de la retenue fiscale, qui a consacré la hausse de la popularité du Tea Party après l’élection de Barack Obama en 2009, ne semble plus préoccuper qu’une poignée de Républicains.

Le président de la Chambre des représentants Paul Ryan avait loué les baisses d’impôts de décembre en vantant le « magnifique leadership de Trump ». Cette remarque tranche avec ses avertissements de 2012 concernant les politiques fiscales d’Obama, qui allaient déclencher « un tsunami de dette ».

Qui payera ?

La Maison Blanche et le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin ont déclaré en décembre que les baisses d’impôts s’autofinanceront. Selon Mnuchin, la croissance compensera la baisse des rentrées fiscales. (…)

Source : Yahoo News