La reprise économique américaine est solide, tout roule sur le marché de l’emploi, bref tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes… mais juste pas assez pour envisager ne fut-ce qu’une hausse de 0,25 % du taux directeur américain !

Cette nouvelle dérobade de la Fed ne fait que mettre en exergue ce que les économistes qui remettent en question ses politiques depuis la crise de 2008 disent : elle s’est piégée et n’a aucune porte de sortie. Non seulement l’économie américaine (et mondiale à vrai dire) n’est pas assez solide pour envisager une hausse des taux, mais une telle hausse aurait également des conséquences dramatiques sur son bilan vu qu’une telle décision entraîne une baisse mécanique de la valeur des obligations existantes. Or, durant ses QE, la Fed a fait l’acquisition de plus de 2 trillions de Treasuries. Un relèvement du taux directeur engendrerait aussi un nouveau raffermissement du billet vert, et donc l’affaiblissement des monnaies des pays émergents, déjà la peine actuellement sans parler des conséquences sur les exportations américaines.

Mais que pourra faire la Federal Reserve lorsque l’économie américaine va de nouveau piquer du nez ? Janet Yellen a déjà fourni un élément de réponse alors que dans ses projections, la Fed envisage l’instauration de… taux négatif pour 2015 et 2016. Lorsqu’un journaliste l’a interrogé à propos de ces taux négatifs, Yellen a répondu :

« Je voudrais être claire sur ce sujet, les taux d’intérêt négatifs ne sont pas du tout une option que nous avons envisagée sérieusement aujourd’hui. Il ne s’agit pas de l’une de nos options de politique principales. »

Zero Hedge, qui rapporte l’information, note qu’une telle déclaration émanant d’une banque centrale n’a pas beaucoup de valeur. Et de citer pour exemple le cas de la BNS, qui déclarait un jour que l’arrimage du franc suisse à l’euro était sûr et qui le lendemain démolissait bon nombre de cambistes en supprimant le peg du CHF… Avec la citation suivante de Janet, on se rapproche un peu plus du scénario qui se profile :

« Je ne pense pas que nous soyons sur le chemin de nouvelles politiques accommodantes. Mais si les perspectives devaient changer d’une façon inattendue pour moi-même et la plupart de mes collègues et que nous nous retrouvions face à une économie faible ayant besoin de stimuli supplémentaires, nous envisagerions toutes les options qui s’offrent à nous. Et ce serait (les taux négatifs) quelque chose que nous évaluerions dans un tel contexte. »

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