Petit à petit, les bourses asiatiques spécialisées dans les métaux précieux (Shanghai, Singapour, Hong Kong, etc.) qui se développent à grande vitesse menacent le LBMA, ce qui l’oblige à se réformer s’il ne veut pas mourir (ou, au moins, tenter de sauver sa peau…). Dans cet article-fleuve de Ronan Manly, publié le 3 juillet 2017 sur le site de BulllionStar.com et que nous avons traduit de manière extrêmement synthétique pour aller à l’essentiel, nous apprenons que le marché londonien des métaux précieux va enfin publier les chiffres de ses stocks d’or et d’argent physique :

« Dans les jours qui viennent, le LBMA (marché de l’or de Londres) va commencer à publier les chiffres concernant les stocks physiques d’or et d’argent qu’il possède au nom du réseau d’opérateurs des métaux précieux qui lui font confiance. Et cela suite à un communiqué publié par le LBMA le 8 mai 2017.

Il y a 7 opérateurs commerciaux qui ont de l’or au LBMA, à savoir HSBC, JP Morgan, Brinks, Malca Amit, ICBC Standard Bank, Loomis (anciennement Viamat) et G4S. Veuillez noter qu’ICBC Standard Bank y possède de l’or via Brinks. Il est également fort possible qu’une partie des stocks d’HSBC, et notamment l’or physique du GLD, soit détenue via Brinks. Avec les coffres de la banque d’Angleterre, le LBMA contient donc en tout 8 compartiments qui stockent des métaux précieux. (…)

Ces données représenteront les quantités physiques d’or et d’argent du LBMA, et non les contrats papier ou les mouvements de ceux-ci qui sont échangés tous les jours sur la place de Londres.

Il n’y aura pas de détail concernant qui possède quoi, il s’agira d’un chiffre global pour l’or et d’un chiffre global pour l’argent. Ils seront communiqués avec une latence de trois mois. Donc, par exemple, si le LBMA commence à publier ses chiffres au début du mois de juillet, ils concerneront l’état des lieux des coffres en mars.

À la question de savoir si les stocks d’or de la banque d’Angleterre seront inclus dans ces chiffres, nous n’en savons encore rien. La BoE a cependant commencé à publier ses propres chiffres en avril, toujours avec trois mois de latence. (…)

Que faut-il en penser ?

Lorsque le LBMA commencera à publier son premier rapport concernant les quantités d’or et d’argent qu’il stocke à Londres, nous aurons enfin plus de visibilité sur ce qui se trouve dans ses coffres mystérieux et opaques. (…)

Comme toujours, le LBMA affirme vouloir offrir la transparence aux marchés des métaux précieux de Londres. Un vœu pieux exprimé depuis longtemps. Cependant, si certains membres du LBMA sont peut-être demandeurs de cette transparence, d’autres, notamment les puissantes banques de lingots et leurs clients, ne le sont pas. Cela a d’ailleurs été confirmé par la patronne du LBMA à l’occasion d’un discours prononcé à Singapour, lorsqu’elle évoqua la difficulté de simplement publier un communiqué de presse concernant cette nouvelle :

« Ce fut en fait un énorme succès de pouvoir simplement publier ce communiqué. »

Pour ce qui est censé être une place financière mature et efficiente, c’est vraiment très étrange. Il est clair que certains intérêts se sont battus jusqu’à la dernière minute pour éviter toute initiative de transparence.

Dans le même discours, la patronne du LBMA a d’ailleurs parlé « d’investisseurs crédibles » (car il y a des investisseurs qui ne le sont pas ?) qui trouvent « curieux que sur un tel marché, il n’y ait pas de données disponibles ». Les vampires qui se cachent au LBMA vont peut-être devoir être exposés à la lumière du jour. »