La vie est belle aux USA, mais c’est grâce au crédit. Et un jour ou l’autre, cela devra cesser. À l’échelle nationale, le remboursement des intérêts sur la dette pourrait, dans la décennie à venir, quadrupler pour dépasser le trillion de dollars, d’après CNN, alors que les baisses d’impôts et la hausse des dépenses proposent un cocktail détonnant. Cela signifie qu’il faudra payer 7 trillions dans la décennie à venir rien que pour servir cette dette.

Il s’agit d’un bilan macroéconomique. À l’échelle microéconomique, le constat n’est pas différent : les Américains, d’un point de vue individuel, sont également empêtrés dans la dette.

D’après le rapport 2017 State of Credit d’Experian, les dettes de l’Américain moyen ressemblent à ceci :

« Des notes de crédit plus élevées ainsi que des dettes plus élevées offrent à la fois des raisons d’être optimiste et prudent en 2018 », a écrit Experian.

« Une décennie après la chute de l’économie américaine provoquée par la Grande dépression, notre relation avec la dette, le crédit et le futur est, disons, compliquée. »

Les notes de crédit ont beau grimper, le chômage a beau atteindre des plus bas historiques et l’économie s’est peut-être redressée depuis la crise de 2008, les revenus réels stagnent tandis que la propriété immobilière est à un plus bas depuis les années 60, d’après Experian.

Dans ce contexte, les emprunts des ménages (sans prendre en compte le crédit hypothécaire) sont en hausse. Ils ont bondi de 8,8 % en novembre dernier, pour une dette totale de 3,83 trillions. En janvier, le crédit à la consommation a augmenté de 4,5 %, d’après la Federal Reserve.

Mais malgré toute cette dette, la propriété immobilière est en train de s’éloigner du rêve américain. Le sentiment qui prévaut largement est que l’augmentation des crédits étudiants est largement responsable de la raréfaction de ce pan de l’American dream.

Le crédit étudiant pèse actuellement sur la tête de 44 millions de citoyens pour un total de 1,48 trillion de dollars. Son poids est bien plus important que celui des cartes de crédit (620 milliards). Et la tendance ne fait qu’empirer. L’emprunteur moyen doit un peu plus de 30.000 $, tandis qu’1/5 d’entre eux sont endettés pour plus de 100.000 $.

Mais c’est l’ensemble de la dette non-hypothécaire qui progresse de façon constante :

80 % des personnes âgées de 22 à 35 ans remettent sur les crédits étudiants leur incapacité d’obtenir un crédit hypothécaire, leur dossier étant refusé en raison d’un ratio dette/revenus défavorable.

« Les personnes qui ont contracté un prêt étudiant veulent posséder leur maison, cela fait partie de leur rêve américain », a déclaré Jessica Lautz, directrice des sondages pour la National Association of Realtors à l’occasion d’une interview accordée à CNBC, ajoutant : « C’est compliqué pour eux en ce moment. »

Le rêve américain coûte cher, tout comme la propension à se l’offrir à crédit. Mais c’est loin d’être un problème individuel.

Les entreprises sont aussi touchées. La dette totale des entreprises non-financières a atteint 73,3 % du PIB, ce qui est un nouveau record selon The Economist. La dette est un problème national.

« Nous sommes accros à la dette », a déclaré Marc Goldwein, directeur senior des politiques du Committee for a Responsible Federal Budget, en rejetant la faute sur les 2 grands partis.

Le ratio du crédit par rapport au PIB a grimpé pour la première fois en l’absence de récession depuis le besoin de Ronald Reagan de financer la guerre froide. »

Article de SafeHaven.com, publié le 2 avril 2018