Article de John Rubino, publié le 22 octobre 2015 sur SafeHaven.com

« Les politiques monétaires du nouveau millénaire commencent furieusement à prendre la forme de la folie du patient qui ne cesse de suivre le même traitement en espérant un résultat différent. Les taux d’intérêt sont à leur plus bas à travers le monde développé tandis que les banques centrales continuent d’injecter de l’argent fraîchement créé. Malgré cela la croissance est faible, il n’y a pas d’inflation et la dette, sous toutes ses formes, continue d’augmenter. Au lieu de reconnaître qu’il y a quelque chose qui cloche quelque part dans leurs théories, les gouvernements et les banques centrales continuent de surenchérir. Aujourd’hui c’est au tour de l’Europe, où la BCE augmente agressivement la taille de son bilan (par la création monétaire)…

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Tout en poussant les taux d’intérêt à la baisse…

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Sans résultat. L’inflation n’a cessé de baisser cette année en Europe…

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Tandis que la croissance annualisée reste en dessous de 1 %. On est très loin du compte nécessaire pour supporter l’accumulation de dette publique et d’obligations non provisionnées. Le trou dans lequel l’Union européenne s’est retrouvée durant la grande récession ne cesse de se creuser, malgré les taux planchers et les QE.

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Que compte donc faire la BCE ? Faciliter l’avantage d’accès aux liquidités (Guardian):

« Mario Draghi : la BCE prête à baisser ses taux et à étendre son QE

Mario Draghi, président de la BCE, a surpris les marchés en annonçant qu’il était prêt à baisser les taux d’intérêt et à augmenter son QE afin d’écarter le risque d’un nouveau déclin économique dans la zone euro.

La valeur de la monnaie unique a fortement chuté sur les marchés des changes mardi alors que Draghi annonçait que le Conseil des gouverneurs de la BCE avait discuté d’une expansion de son programme d’achat d’obligations de 1,1 trillion d’euros ainsi que de la baisse du taux sur les réserves déposées à la BCE.

Ce taux est déjà négatif (-0,2 %), ce qui signifie que les banques doivent dans les faits payer la BCE pour y avoir des réserves. Cette mesure a pour objectif de faire circuler l’argent dans l’économie.  (…) »

Résultat des courses, le dollar a grimpé et l’euro a chuté, bien entendu, ne faisant que renforcer la tendance qui a provoqué des publications de résultats douloureuses ainsi que les soucis des matières premières et des marchés émergents, 2 motifs justement cités par Draghi pour justifier la croissance anémique en Europe. Pour ceux qui chercheraient la faille fatale des QE, il s’agit d’un bon point de départ. »

Et pour enchaîner sur les taux négatifs, nous pouvons déjà voir les conséquences dans un pays comme le Danemark, dont la banque centrale a instauré des taux directeurs négatifs dès la mi 2012. Zero Hedge nous apprend que depuis cette date, les prix de l’immobilier ont augmenté de 40 à 60 % à Copenhague. Après la crise de 2008, la bulle immobilière danoise avait éclaté. Mais grâce aux largesses des banques centrales, elle a pu reprendre de plus belle. Pour paraphraser le début de l’article et John Rubino : rassurez-vous, cette fois-ci, tout se passera bien !

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