Voici le graphique le plus important sur lequel mes yeux se sont posés durant ces derniers mois. Il met en exergue la « nouvelle norme » qui s’est imposée depuis la crise de 2007 en ce qui concerne le PIB réel par habitant aux États-Unis (graphique du Roosevelt Institute).

Les enseignements clés de ce graphique sont les suivants :

  1. La grande récession fut sans précédent en termes d’impact ainsi que de durée, nous n’avons plus connu ça depuis 1947.
  2. La grande récession est la seule période de l’histoire moderne américaine durant laquelle la tendance à long terme du PIB réel par habitant a décroché de façon permanente de sa tendance historique.
  3. La grande récession est l’unique période de l’histoire moderne américaine durant laquelle la tendance de croissance à long terme est tombée substantiellement et durablement en dessous de sa tendance historique.

La nature dramatique des évolutions de la performance économique actuelle (post 2007), qui se démarque fortement de la tendance historique, est mise en exergue par le fait que les modèles de prévision de la croissance, établis avant la crise, ont engendré de gros ratés (surestimations) par rapport à leurs performances antérieures. Tandis que les nouvelles tendances s’arriment de plus en plus fermement dans les chiffres économiques, les modèles se mettent petit à petit à niveau avec la réalité :

estimations de croissanceEnfin, pour valider la thèse de la stagnation séculaire, la note de recherche présente des éléments de preuves concernant le déclin structurel de la croissance de la productivité, tout en montrant que ce déclin n’est pas conforme aux tendances en vigueur avant 2007.

En conclusion, les effets de la grande récession en termes de potentiel économique, des tendances actuelles de croissance, de productivité et d’évolution des salaires semblent être désormais permanents. Autrement dit, la nouvelle norme post 2007 engendrée par la « reprise » signifie une croissance et des revenus en baisse de façon permanente.

Article de Constantin Gurdgiev, publié le 4 août 2017 sur TrueEconomics.blogspot.com