Aujourd’hui, 50 ans se sont écoulés depuis que le président Richard Nixon a fermé la « fenêtre de l’or ». Soit lorsqu’il mit fin à la capacité des gouvernements étrangers d’échanger leurs dollars américains contre de l’or. La décision de Nixon a coupé le dernier lien entre le dollar et l’or, en instaurant donc aux États-Unis une monnaie papier.

L’expérience américaine de l’argent papier a conduit à une explosion de la dette des consommateurs, des entreprises et, surtout, du gouvernement. Cela a également provoqué une augmentation des inégalités économiques, un cycle économique « expansion-bulles-récession » et une érosion continue de la valeur du dollar.

La décision de Nixon m’avait poussé à me présenter aux élections. Après avoir lu les travaux des principaux économistes autrichiens, tels que Ludwig von Mises et Murray Rothbard, j’ai compris les dangers d’abandonner l’or pour une monnaie papier. Je voulais créer une plate-forme pour diffuser ces idées.

L’argent sain, le combat politique de Ron Paul

Lorsque je suis entré pour la première fois dans la vie publique, le soutien à la restauration du standard or, et encore moins à l’abolition de la Fed, se limitait à ceux que l’on appelle « gold bugs » et au tout petit mouvement libertarien de l’époque. Même de nombreux économistes qui soutenaient normalement les marchés libres pensaient que le système de l’argent papier pourrait fonctionner si la Réserve fédérale était forcée de suivre des règles.

Ces règles étaient censées fournir à la Fed des indications claires quant au moment d’augmenter ou de diminuer la masse monétaire. Cela peut sembler bien beau en théorie, mais un « système monétaire basé sur des règles » permet toujours à la Réserve fédérale de manipuler les taux d’intérêt, donc le prix de l’argent, et de provoquer des booms artificiels et des crashes bien réels.

La stagflation de l’ère Carter a augmenté l’intérêt pour les politiques monétaires. La montée en puissance des « supply-siders », qui militaient pour un rôle limité pour l’or, a contribué à accroître l’intérêt pour la question.

Ronald Reagan : la grandeur d’une nation ne persiste pas après l’abandon du standard or

Ronald Reagan m’a dit un jour que toute grande nation qui a abandonné l’or n’a pu maintenir sa grandeur. En tant que président, il a soutenu la création de la Gold Commission. Cependant, il n’a pas empêché l’establishment de garnir les sièges de la commission avec des défenseurs du statu quo monétaire.

Les deux membres pro-or de la commission, Lewis Lehrman et moi-même, avons produit un rapport minoritaire, rédigé avec l’aide de Murray Rothbard, plaidant en faveur du standard or. Le rapport fut publié sous le titre « The Case for Gold ». Il peut être téléchargé sur Mises.org.

Au milieu des années 1980, tout intérêt des élites politiques et financières à remettre en cause le pouvoir de la Fed avait disparu. Cela était dû à l’acceptation du mythe selon lequel Paul Volcker avait pu maîtriser l’inflation. Dans les années 1990, une sorte de culte de la personnalité est né autour du « Maestro » Alan Greenspan, qui m’a dit un jour que la Fed avait appris à « reproduire » les résultats d’une monnaie adossée à l’or.

Alors que mes avertissements selon lesquels la Fed menait l’économie américaine au bord de la falaise ont été rejetés à Washington, ils ont trouvé un public réceptif à l’extérieur des cercles politiques. La réponse à ma campagne présidentielle de 2008 a conduit à la naissance d’un nouveau mouvement de liberté qui a mis la politique monétaire au premier plan.

L’effondrement de 2008, les renflouements des grandes banques et l’échec ultérieur de la Fed à relancer l’économie malgré une création monétaire sans précédent ont alimenté la croissance de ce nouveau mouvement. Mon organisation Campaign for Liberty a mobilisé le nouveau mouvement pour la liberté pour faire de l’audit de la Fed un enjeu majeur au Congrès.

Cinquante ans après Nixon, les prix se dirigent vers des augmentations similaires à celles des années 1970. Pourtant, la Fed ne peut pas augmenter les taux d’intérêt tant que les politiciens continuent de créer des milliards de nouvelles dettes.

Il est clair que l’Amérique se dirige vers une nouvelle crise économique créée par la Réserve fédérale. La bonne nouvelle est que la crise imminente nous donne l’occasion de diffuser notre message, de développer notre mouvement et enfin de forcer le Congrès à auditer et à dissoudre la Fed.

Source