L’or va poursuivre sa hausse qui l’a porté à des valorisations record sur fond « de dévaluations massives » et de l’anticipation de stimulations additionnelles, selon SkyBridge Capital. La firme vient d’acheter du métal après avoir clôturé toutes ses positions en 2011.

« Lorsque vous songez à la dévaluation des monnaies, la question que vous vous posez, c’est de savoir par rapport à quoi le dollar va baisser. Et lorsque l’on voit ce qu’il se passe dans le monde, il est difficile d’être enthousiasmé par d’autres devises, » a déclaré Troy Gayeski, co-investisseur en chef et gestionnaire senior de Skybridge, en évoquant l’euro, le yuan et les devises des émergents. « L’or est donc évidemment une devise alternative naturelle, » a-t-il ajouté.

Le métal jaune a fixé un nouveau record bien au-delà des 2.000 $ durant le mois d’août, même s’il a bien reculé depuis. Cette hausse s’est matérialisée en raison des larges stimulations des banques centrales, dont la Fed, afin de soutenir des économies mises en difficulté par la pandémie de coronavirus. Ce contexte a encouragé les paris sur la dévaluation des devises en raison de l’explosion de la masse monétaire. Goldman Sachs a qualifié l’or de monnaie de la dernière chance, tout en anticipant une augmentation de sa valeur.

Le prix de l’or est « assez élevé par rapport au pétrole ou d’autres matières premières, mais il ne s’est pas autant apprécié par rapport à la croissance de la masse monétaire depuis son pic précédent de 2011, » a déclaré Gayeski durant une interview. « Cela ne me surprendrait pas de le voir d’ici la fin de l’année prochaine à 2.100-2.200 dollars ».

Le 7 août, l’or a fixé son nouveau record historique à 2075,47 dollars alors que le billet vert faiblissait et que les taux réels étaient bien en dessous de zéro. Hier, le cours de l’or a reculé suite à la publication des minutes de la Fed. Le marché a senti une baisse d’engagement de la Fed quant à sa promesse de rester ultra accommodante pendant une longue période.

En bout de course, ce qui importe pour l’or, c’est que « nous avons une dévaluation massive de la monnaie, particulièrement aux États-Unis, » a conclu Gayeski.

Skybridge, qui gère un fonds de 7,35 milliards de dollars, est exposé à l’or à hauteur d’environ 3 %. La majorité de cette exposition a été prise durant les 2 derniers mois. En principe, Skybridge est une société déployant des stratégies génératrices de cash-flow via les actifs tangibles, notamment les créances adossées aux crédits hypothécaires (MBS).

Alors que les dernières négociations de stimulations fiscales sont toujours dans l’impasse aux États-Unis, la Fed a déjà augmenté la taille de son bilan d’environ 2,8 trillions cette année. Goldman prévient que cette politique génère des craintes de dévaluation.

Selon Gayeski, la Fed va accélérer ses achats d’actifs, tandis qu’il faut s’attendre à de nouvelles stimulations fiscales. « Tous ces éléments portent à croire que le marché haussier de l’or va se poursuivre, de nouveau en raison de la croissance de la masse monétaire et de la dévaluation du dollar. Il n’y a pas véritablement de craintes concernant l’inflation, » a-t-il déclaré. « On verra beaucoup plus d’inflation dans le prix des actifs avant de voir apparaître de l’inflation sur les prix à la consommation, » a-t-il ajouté.

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